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ZORRILIA — ZOSIME

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un (Icniier tril)iit de regrets, dans la soirée du 15 février !&37, au cimetière de la porte Fuen-

! carrai , lorsqu’un jeune lioinme, Zorrilla , se pré-I 

senta pour lire des vers qui excitèrent au plus liaut degré renlliousiasine des^ assistants. 11 ne

! put pas les lire jusqu’au bout, tant il était op- 

1 pressé par la douleur ; il fallut qu’on achevât pour lui cette pénible lecture. De ce jour date la fortune littéraire de Zorrilla. Peu de mois

i|)iès il publiait le premier volume de ses poésies

(Madrid, 1837, in-80), précédées d’un prolojiuc par Pastor Dia/,. A l’exception de quelques pièces, comme V Indécision et l’Horloge, 1 : plus grand nombre n’est qu’une imitation p( ;u réussie de Victor Hugo et de Lamartine. Changeant bientôt de route, Zorrilla conçut l’ambition de devenir un poète national et, au «iouble titre d’Espagnol et de chrétien, de chanter les gloires du christianisme et de l’Espagne. Il n’y a pas failli jusqu’à présent ; mais ses desci iptions, ses pensées, ses élans de ferveur religieuse, son style, tout est moderne, et c’est ce qui fait son succès, quoiqu’il en ait. Nous préférons de beaucoup aux morceaux de religiosité nJtrospective qui remplissent son second recueil (Madrid, 1839, in-8°) celui qui a pour titre Cuntos del trovador (ibid., 1840-41, 3 vol.), collection de récits et de légendes historiques qui servent admirablement le talent lyrique et descriptif particulier au poète. En offrant à l’Espagne ce que l’Espagne aime le plus , les souvenirs de son passé, les traits de son ancien caractère, Zorrilla ne pourait manquer de succès. Delà les applaudissements qui accueillirent Don Juan Tenorio, et surtout el Zapatero y el Rey (1840) , le meilleur et le plus populaire de ses drames. En général ils sont faiblement conçus, les caractères en sont indécis ; sauf quelques scènes vigoureuses et les brillantes qualités du siyle, ils ne s’élèvent guère au-dessus de nos mélodrames ordinaires. Depuis 1842 il n’a rien écrit pour le théâtre. On a encore de lui : Flores perdidas ; Madrid, 1843, in-8o ; — Granada ; Paris, 1852, 2 vol. in-8 : il a fait preuve dans ce poème héroïque d’une grande habileté de description, mais il a été assez froidement accueilli du public. Ses œuvres ont été réunies à Paris en 1847, 2 vol., et en 1853, 3 vol. in-80.

Docum. part. -

ZOSIME (ZwGtuio ;), historien grec, vivait dans la seconde moitié du cinquième siècle. Il était comte, et paraît avoir exercé pendant quelque temps les fonctions d’avocat du fisc. .Son Histoire nouvelle (’IçTopta vs’a), dans l’état où elle se trouve, se compose de six livres, et

! ne semble pas terminée ; elle commence au règne 

d’Auguste et ne dépasse pas l’an 425, sous celui de Théodose II. Photius , qui n’avait comme j nous sous les yeux qu’une seconde édition refondue ou expurgée de cet ouvrage, nous apprend que l’auteur avait mis principalement 1022

à contribution les écrits d’Olympiodore et d’Eunapeus. On reproche à cet historien ses préventions contre le christianisme. Mais on i)eut louer la pureté, la netteté et la concision de son style, qui n’est pas même sans un certain agrément. Enfin, Zosime a porté dans l’histoire un esprit philosophique, ou du moins politique assez rare chez les écrivains de l’antiquité. Comme Polyhe, il se préoccupe visiblement de démêler les causes qui ont porté si haut la fortune de rem[)irc romain, et celles qui l’ont précipité ensuite dans la décadence. Parmi ces dernières, Zosime met au premier rang le délaissement de la vieille religion ; telle est la raison qui l’a fait accuser de parlialiié par les écrivains orthodoxes. Zosime est d’ailleurs un historien judicieux, pénétrant, et en général bien informé ; sa chronologie seule laisse quelque chose à désirer. Une traduction latine d< ; son /yiî^ou’e donnée par Lo ;wenklau ( ISûle, 157(>, in-fol.) précéda la publication du texte^ original, qui ne vit le jour qu’en 1581 (Paris, in-4, avec Hérodien), et encore partiellement, par les soin» d’Henri E.stienne. La première édition complète est celle de Sylburg, dans//w^. rom. scriplores fjncci «unorcv ( Francfort, 1590, t. III). Depuis, Zosime a été traduit en fiançais, avec Xiphilin et Zonaras, par le président Cousin (Paris, 1078). La plus récente édition est celle d’Emm. IJckker (lionn, 1837), qui fait partie de la collection des historiens byzantins. E. ï. Vos», />e ll^ !it.. rjnecis. — Fabrlclus, llibl. grieca. — Schœll, IJift. de la littër. grecque. — Salnte-CroU, dans les Mém, de l’.'icad. des inscr., t. Xl,IX, p. 4C( ; et Mjiv.

— Rcitcmeyer, Disquisilio in Zosimuin. (’jusque fldem, travail Jo

t à une édlUon de cet auteur n.eip/.lg, 1781).

— l’auly, lieal-Lncyclopœdic des AUerUiums. ZOSIME (Zosi»îM5), pape. Grec de naissance, succéda, le 18 mars 4 17, à Innocent l", et mourut le 26 décembre 418, à Rome. Son court pontificat fut signalé bien plutôt par la dévorante ardeur avec laquelle il se jeta au milieu de délicates et irritantes controverses que par le ferme jugement ou les principes élevés dont il y fit preuve. Coiieslius et Pelage en appelèrent d’abord à lui de la sentence rendue contre eux par le synode de Carthage et confirmée par Innocent au mois de janvier 417 ; non-seulement Zosime renvoya les accusés complètement absous, mais il flétrit de la façfjn la plus sévère la conduite du clergé d’Afrique, et témoigna dans une épître de sa satisfaction des explications de Pelage. L’édit d’Honorius contre les Pélagiens, en date du 30 avril 418, le fit changer d’opinion : il s’empressa de dénoncer les deux amis comme d’incorrigibles hérétiques , et rédigea une sorte d’encyclique (tractoria epistola) pour faire part de c^tte condamnation à tous les évêques du monde chrétien. Zosime trancha ensuite le différend qui était entre les églises d’Arles et de Vienne touchant le droit de métropole sur les provinces Yiennoise et Narbonnaise, se déclara en faveur de Patroclus, évêque d’Arles et prêtre