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Revue (die Horen) qu’il avait projetée. Cette correspondance est suivie de quelques fragments posthumes (1)[1], principalement sur l’esthétique et la pédagogique. On y lit, entre autres, que « les jeunes gens ont plus de sentiment que de goût. — Un style exalté gâte le goût. — La vraie union n’est possible que lorsqu’elle repose sur un échange de services ou lorsque l’un peut vivre sans l’autre. — Celui qui est content de son sort parce qu’il ignore beaucoup, celui-là est simple ; et celui qui est content parce qu’il sait se passer de beaucoup de choses, qu’il connaît cependant, celui-là est sage. — Si l’homme se plie plutôt à la nécessité des circonstances qu’au joug d’un de ses semblables, c’est qu’il peut, par l’expérience, apprendre à se garantir des maux naturels, tandis qu’il est impossible de prévoir les caprices de la volonté. Quiconque vit sous la dépendance complète d’autrui n’est plus un homme, c’est la chose d’un autre homme (2)[2] ».

Le volume se termine par la biographie de Kant, due à M. Fr.-G. Schubert, et par la liste chronologique des ouvrages du grand philosophe.

Quant au volume XII et dernier, il ne devrait las compter parmi les Œuvres de Kant : c’est un histoire de la philosophie allemande moderne par M. Rosenkranz.

Dans l’analyse qui précède nous avions moins en vue le mérite du chef si renommé d’une école philosophique, que l’incontestable valeur du savant d’une sagacité extrême. Sous ce dernier rapport, Kant était resté à peu près inconnu jusqu’à ce jour. F. Hoeffer.

La Biographie de Kant, dans le t. XI de ses Oeuvres complètes. - Hasse, Leste Æusserungen Kant’s ; Kœnigsberg, 1804. - Wastanski, Immanuel Kant, etc. ; Ibid. - M. V. Cousin, Kant dans les dernières années de sa vie ; Paris, 1857 (nouvelle édit.).

* KANTARI ou CANTARI, savant péruvien, vivait au seizième siècle, et habitait la vallée de Cochabumha. Il était exercé dans l’interprétation des quipos, et passait pour le descendant d’Ylla, qui les avait, dit-on, inventés (3)[3].

Les souvenirs historiques conservés, grâce à lui, au moyen des cordelettes consacrées passèrent de sa mémoire dans les écrits rassemblés au seizième siècle par un chanoine du pays de Charcas, nommé Barthelémy Cervantes. Ce sont ces souvenirs qui ont été mis surtout à profit par Anello Oliva, ancien biographe péruvien, dont l’un des écrits a été publié récemment par les soins de M. Tevnaux-Compans. F. D.

Histoire du Pérou par le P. Anello Oliva, trad. de l’espagnol sur le manuscrit inédit : Paris, 1837. — Ferdinand Denis, Article sur les Quipos, dans le Magasin Pittoresque, année 1838. — Velasco, Historia del Reyno de Quito, 3 vol. In-8°.

** KANTELAAR (Jacques), littérateur hollandais, né en 1759, à Amsterdam. Il fit de bonnes études à l’université de Leyde, entra dans les ordres, et fut appelé, comme ministre des protestants réformés, à Westwood et à Almelo. Ayant embrassé avec chaleur la cause des patriotes, il craignit les persécutions, et se retira, lors de l’intervention prussienne (1787), à Amsterdam, où il s’occupa de travaux littéraires. De 1796 à 1798, il siégea, comme représentant d’Over-Yssel, à la première convention nationale, et y figura comme l’un des principaux orateurs du parti modéré. Il établit ensuite à La Haye une maison de banque, et quitta les affaires douze ans plus tard, à cause de la faiblesse de sa santé. Il appartenait à l’Institut des Pays-Bas. On a de lui : Specimen Observationum criticarum ; — Éloge de H.-A. Schultens ; Amsterd., 1794; — Considérations sur les Belles-Lettres ; ibid., 1793, 3 vol. in-8o, en société avec M. Feyth ; — Traité sur la Poésie pastorale ; ibid., 1813, in-8o, couronné par la Société des Sciences d’Amsterdam ; — Euterpe, 1816, magasin littéraire ; — plusieurs pièces de vers estimées, notamment l'Ode à Schimmelpenninck, etc.

K.

Galerie hist. des Contemporains, Bruxelles, 1829.

* KANTINGER (Justus) est connu pour avoir porté deux fois à Ivan III, en 1502 et 1505, des lettres de l’empereur Maximilien et du roi Philippe de Castille, dans lesquelles ces princes donnent pour la première fois au souverain russe le titre de tzar. Ces lettres sont conservées dans les archives du ministère des affaires étrangères à Moscou ; le compte-rendu de la mission de Kantinger doit se trouver dans celles de Vienne. A. G.

Adelung, Ubersicht der Reisenden in Russland bis 1700.

* KANZLER (Der), minnesinger de la fin du treizième siècle. En l’absence de tout renseignement historique sur ce personnage, quelques critiques ont pris pour un titre honorifique ce nom de Kanzler (chancelier) et ont pensé que notre poète n’était autre que Henri de Klingenberg, chancelier de l’empire sous Rodolphe.

  1. (1) Ces fragments (p. 217-277) sont tirés des papiers du pasteur Wasianski (exécuteur testamentaire), mort en 1831, du libraire Nicolovius, et du professeur Gensichen de Kœnigsberg.
  2. (2) Pag. 253.
  3. (3) On sait que les peuples de la région du Pérou, qu’ils fissent partie du royaume de Quito ou de l’empire de Cusco, se transmettaient la suite des événements historiques dont le pays avait été agité, au moyen de signes commémoratifs désignés chez les Qnichuas sous les noms de guippo, quipu ou quipo. expression qui signifie proprement nouer. Les quipos consistaient en un assemblage de cordelettes de couleurs variées, auxquelles des nœuds de dimensions diverses donnaient une valeur commémorative, dont la signification réelle a très-certainement été exagérée. Les interprètes de ces nœuds colorés prenaient le titre de quipos-camayo ou quipocamayoc, et déployaient parfois une mémoire prodigieuse, soit qu’ils eussent à interpréter les paquets de cordelettes, soit qu’ils exerçassent leur système de mnémonique sur des espèces de mosaïques en petites pierres mobiles, disposées au fond de certaines boîtes, et dont l’assemblage semble avoir eu une analogie très-intime avec les wampum, ou les colliers commémoratifs des indigènes du nord.