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vantage l’admiration en faveur de celle qu’il avait dédaiguée. L’auteur de la généalogie des sires et princes de Blaye, qui les fait descendre des vicomtes de Limoges, ou qui du moins considère ces vicomtes comme leurs auteurs présumés, a cru pouvoir attribuer cette aventure à un Geoffroi Rudel, fils de Geoffroi Rudel Ier, qui n’aurait jamais été prince titulaire de Blaye. On trouve des chansons de Geoffroi Rudel dans les manuscrits 3204 et 3205 du Vatican et dans les recueils (inédits) des poètes provençaux de la bibliothèque Laurentiane à Florence. Une des chansons que Geoffroi Rudel avait faites en France pour la comtesse de Tripoli a été publiée dans le Parnasse occitanien de M. de Rochegude, p. 19, et dans le Choix des Poésies originales des Troubadours de Raynouard, t. V, p. 165.

L. Déssalles, archiviste de la Dordoge.

Nostradamus, Hist. de Prov., 23. — Crescimbeni, 11. — Bastaro, 84 et 119. — Millot, Hist. des Troub., t. I, p. 85. — Hist. lit., t. XIV, p. 359.

GEOFFROI, prieur du Vigeois, chroniqueur français du douzième siècle, né à Clermont d’Excideuil (Périgord), vers 1140, mort vers la fin du douzième siècle. Il fut élevé à Limoges, y reçut la consécration monacale en 1169, fut ordonné prêtre à Bénévent, abbaye de la Marche du Limousin, en 1167, par Géraud, évêque de Cahors, et nommé prieur du Vigeois, dans le bas Limousin, le 14 juin 1178. Comme on ne trouve de détails sur sa vie que dans sa chronique, il est nécessaire de dire quelques mots de cet ouvrage important pour l’histoire du Périgord et du Limousin. Il se divise en deux parties, et commence par un prologue. La première partie comprend 74 chapitres, la deuxième 28. En voici le début : « Disposé à transmettre à la postérité l’histoire des choses accomplies, j’ai cru devoir remonter jusqu’au temps de Robert, et m’étendre jusqu’à l’époque où Frédéric (Barbe-Rousse) soumit les Lombards. » Il termine le 22e chapitre de la 1re partie comme il suit : « Moi, Geoffroi, j’ai écrit ces choses l’année de l’incarnation de Notre-Seigneur 1183, la troisième du règne de Philippe fils de Louis (VII), époque où commença une très-forte guerre dans le Limousin, entre Henri II, roi d’Angleterre, et son fils, Henri le jeune, mort cette même année, le jour de la fête de saint Barnabé, apôtre. Il y avait alors cinq ans que j’étais prieur du Vigeois. » Il était donc âgé de quarante-et-un à quarante-deux ans quand il écrivait. Sa chronique ne dépasse pas les premiers mois de 1184 ; aussi ne savons-nous plus rien de lui à partir de cette époque. On ignore donc la date précise de sa mort ; mais une circonstance de son travail, l’intention manifestée par lui, dans le 64e chap. de la 1re partie, d’écrire un Livre des Miracles de saint Pardoux, livre qu’il n’a pas composé, autorise à croire qu’il ne vécut pas longtemps après 1184.

Comme écrivain, le prieur du Vigeois ne brille ni pour la finesse de la pensée ni par l’élégance du style ; mais sa Chronique est remplie de faits et de détails historiques que l’on chercherait

vainement ailleurs.

L. Déssalles, archiviste de la Dordoge.

Le Père Labbe, Bibliotheca nova Manuscriptorum, t. II, p. 279. — Hist. litt., t. XIV, p. 337.

* GEOFFROI le Gros, hagiographe français, vivait dans la première moitié du douzième siècle. Il fut formé à la vie religieuse par dom Bernard, fondateur de l’abbaye et congrégation de Tiron, fit profession entre ses mains, et fut un de ses derniers disciples. Après la mort de dom Bernard, qui fut béatifié, Geoffroi écrivit son histoire et la dédia à Geoffroi, évêque de Chartres. Cet ouvrage semble avoir été composé entre 1137 et 1148. On ne connaît pas d’autre production de Geoffroi le Gros, et on ne sait rien de sa vie. « L’Histoire de la vie du B. Bernard, dit dom Clément, est une des mieux écrites et des plus avérées du douzième siècle. L’auteur y fait profession de ne rien avancer que ce qu’il a vu lui-même ou ce qu’il tient de témoins non suspects. Il rapporte très-peu de miracles, et s’applique à montrer dans la préface qu’on ne doit pas faire dépendre le mérite des saints de cette sorte de preuves. Il aurait bien fait d’être également sobre sur les révélations. Parmi celles qu’il attribue au saint, il en est quelques-unes qui paraissent un peu tenir à l’imagination. On peut encore lui reprocher d’avoir mis trop souvent le diable de la partie dans des contre-temps que rien n’empêche d’expliquer naturellement. » La Vie du B. Bernard fut publiée pour la première fois, avec des observations et des cartes, par Souchet, chanoine de Chartres ; Paris, 1649, in-4o. On la trouve aussi dans les Bollandistes, 14 avril, p. 221.

Dom Clément, dans l’Histoire littéraire de la France, t. XII, p. 163. — Rouiller, État de la Propriété dans le grand Perche (Nogentais, 31 octobre au 7 novembre 1841).

GEOFFROI de Monmouth, historien anglais, né vers 1100, mort en 1154. On croit qu’il naquit dans la ville dont il porte le nom, et qu’il fut moine dans l’abbaye de bénédictins qui y était établie. Il devint plus tard archidiacre de l’église de Monmouth. Il eut pour protecteurs Robert, comte de Glocester, fils naturel du roi Henri Ier, et Alexandre, évêque de Lincoln, tous deux célèbres par les encouragements qu’ils donnaient aux hommes instruits. Un de ses amis, Walter Calenius, archidiacre d’Oxford, rapporta de la Bretagne quelques livres écrits dans la langue de ce pays, et contenant les histoires ou plutôt les légendes qui avaient cours parmi les Bretons. Il pria Geoffroi de les traduire en latin. Celui-ci y consentit ; mais avant d’avoir achevé ce travail il le suspendit pour traduire, sur la demande d’Alexandre de Lincoln, les Prophéties de Merlin. Il revint ensuite à sa première traduction, la termina, et y inséra les Prophéties de Merlin, qui forment le septième livre de l’Histoire des Bretons. La manière dont il parle d’Alexandre, dans le prologue de ce septième