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loef démourée en mer orageuse sans patron ». j 1399 à 1405 elle composa, comme elle le rante encore dans sa Vision de Christine, tuinze ouvrages principaux, sans compter les tTes particuliers petits dictiez , lesquels tous esemble contiennent soixante-dix cahiers de ^nt volume ». Les premiers de ces écrits fufit les Dictiez, consistant en poésies diverses, tles que ballades , lais , virelais et rondeaux. le s’acquit ainsi un juste renom et des protectrs. Venu en France à l’occasion du mariage du r Richard II, le comte de Salisbury apprécia (ristine, dont il emmena le fils pour le faire éver comme le sien. Après la déchéance de Ridrd et le supplice de Salisbury, Henri de lîcastre, qui s’empara du trône, lut un recueil t*. poésies de Cliristine que Salisbury avait aplé eu Angleterre, et voulut attirer à sa cour iiteur. Elle refusa. Le duc de Milan, Galéas " conli, ne fut pas plus heureux dans sa tentat; de s’attacher cette femme remarquable. li préféra le séjour de la France, où cependant t’ n’était pas heureuse, mais où elle devint s vont l’objet de témoignages d’estime de la ] t des princes. C’est ainsi que Pliilippe, duc de 1 irgogne , se chargea du fils aiué . de Christ .’ , revenu d’Angleterre ; et c’est à la soUicit on de ce prince qu’elle écrivit le Livre des }ts et bonnes mœurs du sage roy Charles. I: fat aussi l’objet de la munificence de Char- 1 VI, qui , en 1411 , lui fit remettre 200 livres. Ij dédia quelques autres écrits, tantôt aux i s lié ijerry et de Bourgogne (1), tantôt à la ne Isabeau elle-même. Cependant, chargée de snenir aux besoins d’une mère âgée, d’un fils n placé (2) et de parents indigents, elle vécut psque toujours dans un état de gêne, qui était ( reste 1 e sort de presque tous les Français d’alors, couvés par des guerres civiles et des calamités Sis nombre, que l’histoire a enregistrées. Chrislene se mêla aux questions du temps que pour pclier la concorde; et souvent on rencontre I is ses écrits des pensées judicieuses. Malheureui rient elles sont souvent obscurcies par la diffu-

n et par l’état d’imperfection où se trouvait en-

< e la langue. Le portrait de Christine se trouve en le ’lu manuscritdela Bibliothèque impériale (3). e avait de beaux traits et de la distinction. 1) Il résulte d’extraits manuscrits des registres de la Mnibrc des comptes qu’elle reçut du duc de Bourgogne ’! première fois, le 20 février 1405, cent écus pour les les dentelle lui avait fait liomraage et pour marier, ’il dit « une sienne povre nièce ■ , et 50 francs une aui; fois.

î) Jean Castel ou Du Castel, fils de Christine de Pisan, ’.'int à son tour un poCte distingué : c’est l’éloge que ■ rlin Franc fait de lui en 1440, dans son Champion des ’•nés. On l’a confondu à tort avec un autre lean Castel ’ Ou Castel, chroniqueur de Louis XI. Ce dernier,;touois, pourrait être non pas le fils, mais le petit-fils de risllue. (Voy. Bibliothèque de l’École des Charles, série . tome II, 1840-1841, p. 461 et suiv.) (V.) 3) N<= 7401, folio 2. n en existe un autre, plus intcres- !it et plus beau, dans le manuscrit Harleyen 6431 du ilish-Museum, à Londres, qui rontient aussi des œu-CHRISTINE 442

Des critiques graves, tels que Gabriel Naudé, estimaient les œuvres de Christine de Pisan. Naudé s’était même proposé de publier les oeuvres inédites de cet écrivain du quinzième siècle. Christine a laissé de nombreux ouvrages en vers et en prose. On distingue parmi les premiers le TomdnA’Othéa et d’Hector ( manuscrit n" 7223 et 7399, Bibl. impér. ), dont le préambule dit suffisamment le sujet : « Cy commence l’épistre que Othéa, déesse de prudence, envoya à Hector de Troie, quand-il estoit en l’aage de quinze ans. » Cet ouvrage, dit M. Raymond Thomassy, paraît avoir été destiné par elle à l’instruction dujeune Louis d’Orléans. Dédié, à ce qu’il paraît, au duc de Berry , il fut estimé 50 sols tournois lors del’inventaire des papiers du duc, mort insolvable. L’abbé SaUier l’a analysé (Mém. de l’Acad. des insc, XTI ). Les autres poésies Christine sont : le Débat de deux amants , lesquels, parlant d’amour, discutent sur la question de savoir : « Si honneur en vient me honte, et si c’est maladie ou grant santé (l’abbé Sallier, ibid. ) ; — Epistre audieu d’amour (manuscrit n" 7217); — le Livre des trois jugements ; ibid. ; — le Livre du jugement de Poissy ; — les Lais et Dittiez, morceaux de poésie légère, en plusieurs recueils. L’un d’eux est décrit en ces termes, à l’inventaire du duc de Berry : « Un livre compilé de plusieui’s ballades et datiez, fait et composé par damoiselle Christine , escript de lettre de court , bien historié ; lequel hvre monseigneur a acheté de la dite damoiselle deux cens escus. Prisé 40 livres parisis »; — le Chemin de longue estude, écrit au mois de mars 1402 (manuscrit n° 7217) traduit en prose par Jehan Chaperon; Paris, 1549, in-16; il est également mentionné dans l’inventaire de l’oncle de Charles VI, où il est estimé 4 liv. parisis ; — le DU de la Pastoure; mai 1403 (manuscrit 7216, fol. 48). C’est un poëme qui ne manque pas de grâce. Christine y décrit ses occupations des champs et ses ébats avec ses compagnes, dont elle disait : PJ’il n’y avait si povreté

Qui ne fust riche d’amis ;

— les Dits moraux, ou les enseignements que Christine donne à son fils (manusc. 7223 et 7641); — le Livre de mutation de fortune; mars 1404 (manusc. 7087 et 7087-2). Cet ouvrage est désigné et prisé comme il suit dans l’inventaire déjàcité : ^Wn Livre de la mutation de fortune, escript en françois, rymé, de lettre de court, compilé par ime damoiselle appelée Christine de Pizan, historié en aucims lieux, lequel hvre la dite damoiselle donna à Monseigneur au mois de mars 1403 ; prisé 8 livres parisis » ;

— le Poëme de la Piicelle, 1419, publié pour la première fois par M. Jubinal et inséré dans le Procès de la Pucelle , ^&t M. Qnicherat. Ce vres de Christine de Pisan. Ce portrait a été gravé et colorié dans le recueil élégant de Shaw, Dresses and decorations of the middle-age ;l,oïidon, 1843, ln-4. f^oyez aussi Magasin pittoresque, 1839 .page 3îl. (V.)