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NOUVELLE

BIOGRAPHIE

GÉNÉRALE

DEPUIS LES TEMPS LES PLUS RECULÉS JUSQU’A NOS JOURS.

Les articles précédés d’un astérisque [*] ne se trouvent pas dans la dernière, édition
de la Biographie Universelle, et sont aussi omis dans le Supplément.
Les articles précédés de deux astérisques [**] concernent les hommes encore vivants.


C

CHARPENTIER (. . . . .), grammairien français, né à Biennes (Ardennes), vers 1740, mort à Saint-Pétersbourg, vers 1800. Il partit fort jeune pour la Russie, et y devint professeur de l’Académie impériale. Aidé de M. Marignan, il traduisit la grammaire russe de Lomonosow, sous le titre : Éléments de la langue russe, ou méthode courte et facile pour apprendre cette langue conformément à l’usage ; Saint-Pétersbourg, 1768 et 1795, in-8o.

Boulliot, Biographie ardennaise.

CHARPENTIER (. . . . .), auteur dramatique français, né à Paris, mort dans la même ville, en 1730. Il était secrétaire du lieutenant de police Hérault, et a composé pour le théâtre de la Foire plusieurs opéras-comiques, faiblement écrits, mais où il se trouve de la gaieté. Voici les titres des principaux : les Aventures de Cythère, 1715; — Qui dort dîne, 1718 ; — Jupiter amoureux d’Io, 1719.

Chaudon et Delandine, Dictionnaire universel.

CHARPENTIER (François), archéologue et littérateur français, né à Paris, le 15 février 1620, mort dans la même ville, le 22 avril 1702. Destiné d’abord au barreau , il abandonna ensuite cette carrière pour suivre celle des lettres , vers laquelle le portait m penchant prononcé. Il se fit remarquer de Colbert, et celui-ci le chargea, lorsqu’il conçut le dessein de former la Compagnie des Indes, d’en exposer le projet au roi, ce qu’il fit dans un ouvrage intitulé : Discours d’un fidèle sujet du roi touchant l'établissement d’une compagnie française pour le commerce des Indes orientales. Les vues de Colbert ayant été agréées par Louis XIV, Charpentier fut chargé de composer une relation sur l’établissement nouvellement fondé ; relation qu’il mit à la suite de son discours. Lorsque éclata, au sein


de l’Académie française, la fameuse querelle des anciens et des modernes, Charpentier se rangea au nombre des partisans de Perrault, et il eut sa bonne part des sarcasmes que Boileau lança contre eux. Il fut également maltraité par lui, ainsi que par Racine, à propos des inscriptions de la grande galerie de Versailles, dont il était l’auteur. Il avait composé ces inscriptions en français : le premier il s’était élevé, avec beaucoup de raison, contre l’usage de rédiger en latin les inscriptions des monuments publics ; mais il avait mis dans celles qui devaient expliquer les tableaux de Lebrun une emphase de si mauvais goût, qu’il fallut les effacer et les remplacer par d’autres, plus simples, que fournirent Boileau et Racine, non sans donner leur avis sur les premières. Boileau, dans son Discours au Roi, dit de Charpentier, auteur d’une églogue royale :

L’un, en style pompeux habillant une églogue,
De ses rares vertus te fait un long prologue.
Et mêle, en se vantant soi-même à tout propos,
Les louanges d’un fat à celles d’un héros.

Dans les nombreux ouvrages de Charpentier, on trouve de l’érudition, de l'art, des traits ingénieux ; mais on lui reproche à bon droit de la lourdeur et de la diffusion. Ces deux défauts règnent dans tout le discours qu’il prononça à l’Académie pour la réception de Bossuet. Toutefois, il reste à Charpentier l’honneur d’avoir travaillé avec Colbert à des plans de prospérité publique ; une part importante dans les travaux auxquels on doit cette belle suite de médailles sur les événements du grand règne, et le mérite d’avoir revendiqué pour les inscriptions publiques les droits de la langue nationale. Ses principaux titres littéraires sont un Traité de la peinture parlante ; explication des tableaux de la galerie de Versailles ; Paris, 1684 , in-4o ; —


NOUV. BIOGR. GÉNÉR. — T. X. 1