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climat d’une ville, on n’a qu’une idée approximative de sa latitude ; mais on savait par là même quelle y était la longueur respective du jour et de la nuit aux diverses époques de l’année, et cette connaissance suffisait pour les besoins de la religion : voilà pourquoi la division du monde en sept climats, qui remontait à l’antiquité grecque, servit de base à la plupart des traités de géographie à l’usage des musulmans. La connaissance des climats était surtout utile aux musulmans qui voyageaient dans les conti’ées étrangères. Le Livre des mouvements célestes fut traduit en hébreu au moyen âge. Il en existe trois traductions latines : la première, de Jean Hispalensis, faite dans le douzième siècle, imprimée à Ferrare en 1493, et réimprimée à Nuremberg en 1537, avec une préface de Mélanchthon ; la seconde, de Jean Christmaan, d’après une version hébraïque publiée à Francfort en 1 590 avec des notes intéressantes ; la troisième, avec le texte arabe, a paru en 1669, in-4o ; elle est de Golius, qui l’a enrichie de notes savantes que la mort ne lui a pas permis d’achever.

On a encore d’Alfergany deux traités sur les instruments qui étaient les plus usités chez les astronomes de son temps. Le premier est consacré à l'astrolabe, instrument imaginé par Hipparque afin de mettre la position des étoiles en rapport avec l’écliptique. L’astrolabe, qui est maintenant


tombé en désuétude, servait à prendre des hauteurs, et à d’autres opérations qui n’exigeaient pas beaucoup de précision. Dans le deuxième traité, il s’agit de la construction du rakhama ou marbre, c’est-à-dire de l’horloge solaire, ainsi appelée parce qu’elle consistait dans une plaque de marbre. Ebn-Younis cite Alfergany comme l’un des auteurs de la Table vérifiée, qui pendant deux cents ans a servi de base aux grands travaux des astronomes de Bagdad, et qu’Aboulvéfa devait revoir et compléter vers l’an 980 de notre ère.

M Reinaud, Géogr. d’Aboulféda, t. 1, Introduction. — Delambre, Hist. de l’astron. au moyen âge ; Paris, 1819, p. 71. — L. Sédillot, Dict. de la Conversation.

ALFEZ (Isaac Berrabbi-Jacob), Rabbin, né près de Fez l’an 1013, mort à Lucène (Espagne) en 1103. Il était âgé de soixante-quinze ans, lorsqu’à la suite d’ime querelle il fut obligé, de se retirer à Cordoue. Ce fut là qu’il composa, sur le Talmud, un ouvrage que les Juifs ont estimé, et qu’ils appellent le Petit Talmud. On en a fait un grand nombre d’édition : la première et la plus rare est celle de Constantinople, 1509. Sabioneta en a donné une autre à Venise 1552 ; c’est une des plus complètes et des plus estimées.

Bartolocci, Biblioth. magna rabbin., III, 908 ; Bibl. Hebr., 1, 660. — De Rossi, Dizion. storico degli sul. ebrei, I, 48.

FIN DU PREMIER VOLUME.