Alexandre, en mourant, ne laissait pas d’enfants. Il avait eu trois femmes : une première, dont nous ignorons le nom, et dont parle Dion en disant qu’elle fut reléguée en Afrique par l’influence et la jalousie de Mammée, qui ne voulait pas qu’on lui donnât, ainsi qu’on le lui donnait à elle-même, le titre d’Auguste ; la seconde, qui se nommait Memmia et était fille du consulaire Sulpicius ; enfin la troisième, qui portait les noms de Sallustia-Barbia-Orbiana et que nous ne connaissons que par les médailles, les historiens n’en ayant fait aucune mention. Jamais, du reste, la mort violente d’un empereur, cette catastrophe si fréquente dans l’histoire de l’empire, n’avait causé à Rome pareille désolation. Le peuple, le sénat, les provinces furent plongés, dit Lampride, dans la plus profonde douleur. On éleva à Alexandre un cénotaphe en Gaule, un mausolée à Rome ; on décréta son apothéose, honneur bannal, il est vrai, mais qu’on avait du moins refusé à son prédécesseur. Enfin, nouveau dieu, il eut des pontifes qu’on appelait, de son nom. Alexandrins, et on institua une fête pour honorer le jour de sa naissance, fête qu’on célébrait encore sous le règne de Dioctétien.
A. Noël des Vergers.
Lampride, apud Scriptores Historiae Augustae. — Dion Cassius, LXXX. — Hérodien, VI. — Aurelius, Epitome de Caesaribus. — Zonrire, Annales. — Tillemont, Histoire des empereurs, III. — Eckhel, Doctrina nummorum veterum, vii. — Aurelii Alexandri Severi Axiomata politica et ethica, A. Chassanei commentariis illustrata. — J. Greppo, Sur le christianisme de Mammée, de Sévère-Alexandre, et de Philippe.
G. Alexandre de Syrie.
ALEXANDRE, surnommé Zebina ou Zabinas, c’est-à-dire en syrien, esclave racheté (Άλέξανδροζ Ζεβινἆζ), roi séleucide de Syrie, de 128 à 122 avant J.-C. Il était fils d’un fripier d’Alexandrie, nommé Protarque. Aidé de Ptolémée-Physcon, il se fit reconnaître roi de Syrie en qualité de fils adoptif d’Alexandre-Balas. Les peuples, fatigués du gouvernement despotique de Démétrius-
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Josèphe, Judaic.antiq., XIII, 9, 10. — Justin, XXXIX, 2. — Athénée, V, 17. — Frölich, Annales Syriœ. — Eckhel, Doctrina nummorum veterum, III, 237.
ALEXANDRE-BALAS (Αλεξανδροζ Βαλαζ) souverain du royaume grec de Syrie, depuis 150 jusqu’à 146 avant J.-C. Il prit le nom de Balas (de l’araméen bala ou baal, seigneur), lorsque, se faisant passer pour le fils d’Antiochus-Épiphane, il monta sur le trône après la mort de Démétrius-Soter. Ptolémée-Philométor, roi d’Egypte, auquel il devait principalement le succès de son usurpation, continua de maintenir son ouvrage en lui faisant épouser Cléopâtre, sa fille. Il la conduisit lui-même à Ptolémaïde, où les noces furent célébrées avec une grande magnificence. Croyant ainsi avoir fixé sa fortune, il se livra à la débauche, et remit les rênes du gouvernement à son favori Ammonius. Celui-ci ne se servit du pouvoir que pour satisfaire sa cupidité, et mécontenta le peuple. Démétrius, fils aîné de Démétrius Soter, profita de la disposition des esprits pour recouvrer le trône de ses ancêtres. Lasthène de Cnide, en Crète, lui fournit un corps de troupes avec lequel il aborda en Syrie, et gagna en peu de temps un grand nombre de partisans. Ptolémée