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ALEXANDRE (Princes anciens, MACÉDOINE)

comme ambassadeur à Athènes, pour déterminer cette cité à conclure la paix avec Xerxès. Mais les Athéniens résolurent, peut-être sur les suggestions mêmes de cet ambassadeur, de continuer à combattre l’ennemi à outrance. La veille, à la victoire de Platée, Alexandre avertit secrètement les généraux grecs que Mardonius se disposait à livrer bataille le lendemain, et leur conseilla de n’abandonner à aucun prix leur position, parce que, sous peu de jours, les Perses seraient, faute de vivres, obligés de se rendre.

Alexandre fut le premier roi de Macédoine qui se présenta lui-même aux jeux Olympiques, faisant valoir sa qualité de Grec, comme originaire d’Argos. On ne sait que peu de chose sur l’administration intérieure de son royaume. Il se distingua par son amour du faste et par sa libéralité. Il attira à sa cour Pindare et les plus célèbres poètes de son temps. La durée de son règne est fort incertaine : nous savons seulement par Plutarque (Cimon, 14), qu'Alexandre était encore en vie en 463 avant J.-C., et qu'il mourut peu de temps après. Il laissa trois fils, Perdiccas, Alcétas et Philippe. Le premier lui succéda sous le nom de Perdiccas II.

Hérodote, VIII, 129 ; V, 17-22 ; VIII, 140-143 ; IX, 44, 45. — Justin, VII, 2, 3, 4. — Thucydide, I, 137 ; II, 99. — Clinton, Fasti Hellenici.

ALEXANDRE II, seizième roi de Macédoine, mort en 367 avant J.-C. Il succéda, en 369 avant J.-C, à son père Amyntas II. Il ne régna qu’un an et quelques mois. Peu de temps après son avénement, il fut appelé par les Aleuades, nobles de Thessalie, pour les aider à combattre Alexandre, tyran de Phères (voyez ce nom). Il se rendit à cet appel, s’empara de Larisse, et mit de la garnison dans plusieurs places de la Thessalie, non pour aider les Thessaliens à recouvrer leur liberté, mais pour les soumettre à son prore pouvoir. Rappelé dans ses États par la révolte de Ptolémée d’Alorus, il implora à son tour le secours des Thébains, qui lui envoyèrent Pélopidas. La paix ayant été rétablie, Alexandre conclut une alliance avec les Thébains, et leur donna, entre autres otages, Philippe, père d’Alexandre le Grand. Peu de temps après, Alexandre fut assassiné à un banquet par des sicaires de Ptolémée d’Alorus ; suivant d’autres, il tomba victime des intrigues de sa mère Eurydice. Démosthène (De falsa legatione, p. 402) mentionne un certain Apollophane comme meurtrier d’Alexandre.

Diodore, XV, 60, 61, 71, 77 ; XVI, 2. — Eschine. — Justin, VII, 8. — Plutarque, Pélopidas, 26, 27. — Athénée, XIV. — Clinton, Fasti Hellenici. — Thirwall, History of Greece, IV, p. 162.

ALEXANDRE III, surnommé le Grand, roi le Macédoine, né à Pella en automne de l’an 356 avant J.-C, mort à Babylone au printemps de l’an 323 avant J.-C. C’est là le premier membre le cette grande tétrade (Alexandre, César, Charlemagne et Napoléon) qui a tant remué le nonde, pour ne laisser que des débris ou des souvenirs, rarement quelques institutions durables. Alexandre était fils d’Olympias et de Philippe, roi de Macédoine, auquel il succéda en 336 avant J.-C. Du côté de son père il descendait de l’Héraclidé Caranus, premier roi de Macédoine, et par sa mère il appartenait à la maison royale d’Épire, qui faisait remonter son origine à Achille, le héros de la guerre de Troie ; Olympias était fille de Néoptolème, prince des Molosses, et sœur d’Alexandre d’Épire, qui périt en Italie. Le même jour où Philippe reçut la nouvelle de la naissance de son fils, on lui annonça la soumission des Illyriens par son général Parménion, et sa propre victoire aîlx jeux Olympiques ; mais le même jour aussi le magnifique temple de Diane à Éphèse fut réduit en cendres. Les historiens n’ont pas manqué de faire ressortir cette coïncidence d’événements, embellie de fables, pour le besoin de leur mise en scène. La première éducation d’Alexandre fut confiée à Léonidas, homme austère, parent d’Olympias, et à Lysmiaque d’Acarnanie, qui avait gagné la faveur du roi par de basses flatteries. À l’âge de treize ans, il eut pour précepteur Aristote. Aulu-Gelle a conservé la lettre (supposée) par laquelle Philippe invite ce philosophe à se rendre à sa cour. Jamais prince n’eut pour précepteur un aussi grand maître. Aristote composa, à l’usage de son élève, un livre sur l’art de gouverner : ce livre ne nous a pas été conservé. Ses lettres à Alexandre ne sont pas authentiques. L’éducation physique du jeune Alexandre n’était pas moins soignée que son éducation morale ; il excellait dans tous les exercices du corps, et nul autre que lui ne pouvait monter ce cheval fougueux si connu sous le nom de Bucéphale. L’Iliade fut sa lecture favorite, et Achille, son modèle ; nourrissant ainsi, dès son enfance, l’ambition de devenir un grand capitaine.

Philippe entreprit une expédition contre Byzance, et chargea son fils, alors âgé de seize ans, de le remplacer à la tête du gouvernement. On raconte que, pendant l’absence de son père, Alexandre leva des troupes pour combattre des tribus rebelles, et s’empara de leur ville. Deux ans plus tard (en 338 avant J.-C.), il signala sa bravoure à la bataille de Chéronée : il rompit les rangs de l’ennemi, mit en déroute le bataillon sacré des Thébains, et décida la victoire. Philippe était fier de son fils ; il aimait à entendre les Macédoniens le nommer déjà leur roi, tandis que lui-même ne voulait être que leur général. Cette harmonie fut troublée dans les dernières années du règne de Philippe, depuis que celui-ci avait répudié Olympias pour épouser Cléopâtre, nièce d’Attale. Cependant une réconciliation eut lieu : elle devait être cimentée par le mariage de la fille de Philippe avec le frère d’Olympias ; mais le jour même de ce mariage Philippe fut assassiné (en 336 avant J.-C), et on accusa Alexandre d’avoir trempé dans le parri-