Page:Hoefer - Biographie, Tome 1.djvu/315

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
597 ALBERT (Liège et Livonie) 598
Matthieu de Luna, De rerum inventoribus, chap. xii, p 10. — Théophile Raynaud, Hoploth., sect. 11, c. x, p. 361. — Bzovius, Annales, t. I. — Vossius, De scient. Mathemat., p. 362. — Petrus de Prussia, Vita Alberti Magni, c. xiviii. — Naudé, Apologie des grands hommes, p. 524. — Mayer, Symbole de la table d’Or, 1. VI. — François Pic, liv. III, De auro. — Guibert, Alchymia — impugnata, I. II, c. vii. — Tritheim, De scriptor. ecclesiastic., p. 195. — Martin Delrio, etc., Prænot., I. VII, c. vu. — Bellarmin ; Sixte de Sienne ; Antoine de Sienne ; Henri de Gand, De vir. illust., cap. lxiii. — Échard, Scriptores ordinis Prædicatorum ; Lutetiæ Parisiorum, 1719-1721, in-fol., c. 162-183. — Boulay, Historia universitatis Parisiensis, 1665-1673, in-fol. — Thomas Cantimpratensis, Miraculorum et exemplorum memorabilium cui temporis, libri duo ; Douai, 1605, in-8o. — Rudolphiis Noviomagensis, De vita Alberti Magni, libri III, Col. Agr. 1499., in-fol. — Bernardinus Gaustinus, B. Albertinus Magnus, gente Tentonicus, natione Suevus, patria Lauingensis, episcopus Ratisbonœ, ex fam. prœd., rerens laudibus illustratus ; Venet., 1630, in-8o. — Raffaele Badi. Ristretto della prodigiosa vita del B. Alberto Magno ; Firenze, 1680-1688, 2 vol. in-8o. — Ludwig Chouant, Albertus Magnus in seier Bedeuntung für die Naturwissenschaften, historisch und blibliographisch largestellt. — Hoefer, Hist. de la Chimie, t. I.

V. Les Albert de Liège et de Livonie.

ALBERT Ier, prince-évêque de Liège, mort le 23 novembre 1192. Fils de Godefroi le Courageux, duc de Brabant, il fut élu par une partie du chapitre dont il faisait partie. Cette élection fut contestée par Baudouin, comte de Hainaut, et par quelques chanoines, qui portaient à l’épiscopat un autre Albert, de la maison de Rethel. L’empereur Henri VI, averti de ce démêlé, rejeta les deux compétiteurs, et leur substitua Lothaire, prévôt de l’église de Bonn et frère du comte d’Hochstat. Lothaire vint à main armée prendre possession du siège épiscopal de la ville de Liège et des places qui en dépendaient, subjugua tout par la terreur, et fut en apparence universellement reconnu pour évêque. Cependant Albert de Louvain se mit en route, sous un habit de valet, pour aller poursuivre son droit en cour de Rome. Il fut accueilli favorablement du pape Célestin II, qui confirma son élection, l’ordonna diacre, le fit cardinal, et le renvoya avec une lettre à l’archevêque de Reims, pour engager celui-ci à le sacrer évêque. Durant le séjour qu’Albert fit à Reims, l’empereur Henri VI persécutait à outrance, dans Liège, tous ceux qui montraient de l’attachement pour Albert de Louvain. Sa haine et sa fureur contre ce prélat étaient si grandes, que trois seigneurs, qui lui étaient affidés, formèrent avec lui le complot de venir assassiner le prélat dans Reims. Feignant d’être eux-mêmes poursuivis par l’empereur, ils vinrent trouver Albert, s’insinuèrent dans son amitié, et, l’ayant attiré hors de la ville, ils le massacrèrent et s’enfuirent. La nouvelle de l’assassinat d’Albert remplit d’horreur la ville de Liège ; on s’en prit à l’usurpateur Lothaire, qui fut obligé de se sauver. S’étant rendu à Rome, il confessa ses crimes au pape, entre les mains duquel il remit ses bénéfices après avoir renoncé à l’évêché de Liège, et obtint son absolution. Les Liégeois n’eurent aucun égard à ce pardon. Lothaire, étant revenu

598
dans le pays, fut arrêté, l’an 1194, à Tongres, écorché vif, et plongé dans de la chaux vive. En 1612, le corps d’Albert fut apporté de Reims à Bruxelles, et exposé à la vénération des fidèles dans l’église des Carmélites, à la demande de l’archiduc Albert, gouverneur des Pays-Bas.

Art de vérifier les dates.

ALBERT II DE CUYCK, prince-évêque de Liège, mort le 1er février 1200. Il monta, en 1194, sur le siège de cette église, après que Rome eut déclaré nulle l’élection de Simon de Limbourg, jeune homme de seize ans, beau et bien fait. Le pape Célestin III cassa cette élection, sur l’appel qu’Albert de Cuyck et trois autres archidiacres en avaient interjeté au saint-siège. Ce pontife en ordonna une nouvelle qui fut faite à Namur le 18 novembre 1194, et dans laquelle on se réunit en faveur d’Albert de Cuyck. Pour dédommager Simon de Limbourg, Célestin le fit cardinal. Albert flétrit son épiscopat par la simonie qu’il exerçait sans pudeur, et qui se communiqua par contagion à tout le clergé de Liège. On regarda comme la punition de ce désordre divers fléaux, tels que la famine et les dissensions dont le pays liégeois fut affligé sous le gouvernement de ce prélat. Albert cependant se fit aimer des Liégeois, auxquels il avait accordé divers privilèges dont ils jouissent encore de nos jours. La découverte du charbon de terre ou de la houille, dans le pays liégeois, date de l’épiscopat d’Albert II. « L’an 1198, dit Butkens, furent trouvées les houilles par un prud’homme nommé Hullos de Plenevaux.

Art de vérifier les dates.

* ALBERT, évêque de Livonie, né en 1160, mort à Riga vers 1230. Originaire de l’Allemagne, il se mit à la tête de la noblesse de Saxe et de Westphalie, et vint en Livonie pour y propager la religion catholique. Il obtint du pape Innocent III, en 1204, l’autorisation de fonder un ordre monaco-militaire, qui prit le nom des Chevaliers porte-glaive, en latin Ensiferi, et en allemand Schwert-Brüder. Leur premier grand maître fut Winno de Roerhbach ; mais ils devaient être soumis à l’autorité des évêques de Riga. Albert établit aussi plusieurs collèges pour étendre les lumières de la religion dans toute la Livonie. L. Ch.

Stanislas Plater, Petite Encyclopédie polonaise ; Leszno et Gueznc, 1841, in-8o

VI. Les Albert de Magdebourg.

ALBERT Ier, archevêque de Magdebourg, mort le 10 juin 981. D’abord moine de Corbie, puis de Saint-Maximin de Trêves, il fut envoyé en 961, par l’empereur Otton Ier, pour prêcher l’Évangile aux Russes. En 968, il fut nommé archevêque de Magdebourg par le pape Jean XIII, à Rome. Arrivé le 21 décembre suivant à Magdebourg, il y sacra les évêques de Mersebourg, de Zeitz et de Misnie. La réception trop pompeuse qu’il fit, l’an 972, à Herman, burgrave de Magdebourg, déplut à l’empereur, qui le cou-