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ABANCOURT — ABANO


choix, qu’il avait fait des généraux Serran, Custine, Charton et Beauharnais, pour commander le camp de Soissons. Il fit en même temps connaître la fermentation qui s’était élevée dans ce camp, à l’occasion de morceaux de verre trouvés dans le pain des soldats. Ce fait, présenté d’abord sous l’apparence d’un crime, se réduisit à la chute accidentelle, dans la pâte, de quelques parcelles de vitraux d’une vieille église où la boulangerie était établie. Dénoncé par Thuriot, Abancourt fut décrété d’accusation à la séance du 10 août, arrêté le même jour avec Berthier, son premier commis, envoyé dans la prison de la Force, et de là transféré à Orléans. Il fut tué à Versailles le 9 septembre 1792, avec les autres prisonniers de la haute-cour qu’on ramenait à Paris.

Biographie des Contemporains, t. I, p. 26.

ABANCOURT (François-Jean Villemain d’), littérateur français, né à Paris le 22 juillet 1745, mort le 10 juin 1803. Il a publié plusieurs ouvrages, entre autres une Ode sur l’anniversaire du Dauphin et le mausolée de Marie-Joséphine de Saxe, dauphine de France ; Paris, 1767, in-8o (concours pour les prix de l’Académie française). On a encore de lui : la Mort d’Adam, tragédie en trois actes, imitée de l’allemand de Klopstock ; la Bienfaisance de Voltaire, comédie en un acte et en vers, 1791 ; Voltaire à Romilly ; la Convalescence de Molière ; plusieurs drames, quelques proverbes, des contes et des pièces de poésie, dont la plupart sont insérées dans le Mercure et autres recueils littéraires.

Sabatier de Castres, Les trois siècles de la littérature française, t. I, p. 109. — Biographie des Contemporains.

* ABANCOURT (Charles-Frérot d’), ingénieur français, né à Paris vers le milieu du dix-huitième siècle, mort à Munich en 1801. Il résida longtemps en Turquie. De retour en France, il fut employé par l’assemblée constituante en qualité d’ingénieur-géographe ; puis il obtint la direction du dépôt des cartes et plans de la commission des travaux publics. Nommé chef du bureau topographique de l’armée du Danube, il leva une carte générale de la Suisse. Il a publié, en collaboration avec Dupain-Triel, un opuscule intitulé Recherches géographiques sur les hauteurs des plaines du royaume, sur les mers et leurs côtes, etc. ; Paris ( J. B. Hérault), 1791, in-4o.

ABANO (Pierre d’), en latin Petrus de Apono, médecin et alchimiste italien, né à Abano, près de Padoue, en 1246, mort vers 1320 (d’après Facciolati, Fasti gymnasii Patavini, p. 15). On le nomme aussi Petrus de Padua. Sa vie, comme celle de tous les astrologues et alchimistes, est un mélange de contes et de réalités. Il étudia, dit-on, le grec à Constantinople, les mathématiques à Padoue, et fut reçu à Paris docteur en médecine et en philosophie. Il revint ensuite à Padoue, où il professa avec éclat la médecine, d’après la doctrine des Arabes, dont il fut un admirateur enthousiaste. Il s’acquit une grande réputation de praticien, et en abusa : on raconte qu’il refusait de voir des malades hors de la ville à moins de cinquante écus par visite ; et qu’il ne se rendit auprès du pape Honorius IV, qui l’avait fait appeler, qu’après qu’on lui eût promis quatre cents ducats par jour. Ses ennemis, jaloux de sa renommée et de ses richesses, le dénoncèrent à l’inquisition comme magicien. Ils l’accusèrent de posséder la pierre philosophale, de faire revenir dans sa bourse, avec l’aide du diable, l’argent qu’il dépensait. Sa pierre philosophale, c’était de savoir se faire payer de ses clients ; le diable, c’était son économie. Ils l’accusaient aussi d’avoir appris les sept arts libéraux, par le moyen de sept lutins qui tenaient leur académie dans une fiole. Les inquisiteurs instruisirent son procès. D’Abano eût été condamné au supplice du feu, si la mort naturelle ne l’eût frappé dans cet intervalle. Le tribunal n’en prononça pas moins l’arrêt de condamnation : il ordonna que le corps fût exhumé, et livré au bûcher. Un ami enleva le cadavre secrètement, et le cacha dans une église. Les inquisiteurs s’en prirent au portrait d’Abano, et le firent brûler en place publique par le bourreau. En 1560, Pierre de Lignamine fit une épitaphe latine très-simple en mémoire d’Abano, à l’entrée de l’église de Saint-Augustin. Frédéric, duc d’Urbin, plaça parmi les statues des hommes illustres celle de ce médecin alchimiste. Le sénat de Padoue la fit mettre sur la porte de son palais, parmi celles de Tite-Live, d’Albert, et de Junius Paulus. On a signalé comme une particularité d’Abano son aversion extrême pour le lait et le fromage : il n’en pouvait voir même, dit-on, sans tomber en syncope.

On a de lui plusieurs ouvrages sur la médecine, sur l’astrologie et sur l’alchimie. Le plus connu est son Conciliator differentiarum quas inter philosophas et medicos versantur ; Mantoue, 1472, et Venise, 1476, in-fol., ouvrage rare, quoique imprimé plusieurs fois (Florence, 1520 ; Venise, 1483, 1496, 1548, in-fol. ; Pavie, 1490 ; Bâle, 1535, in-fol.). L’auteur y cherche à concilier les opinions des philosophes avec celles des médecins, et cite souvent les médecins arabes, particulièrement Averroës. — Ses autres ouvrages sont : 1o De venenis, eorumque remediis, trad. en français par L. Boet ; Lyon, 1593, in-12. La bibliothèque de Bâle possède un beau manuscrit latin ( in-fol.) de ce traité des poisons. — 2o Geomantia ; Venise, 1505, et 1556, in-8o ; — 3o Expositio problematum Aristotelis ; Mantoue, 1475, in-4o ; — 4o Hippocratis de medicorum astrologia libellus, en gr. et lat. ; Venise, 1485, in-4o ; — 5o Astrolabium planum in tabulis ascendens, continens qualibet hora atque minuta sequationes domorum cæli, etc. ; Venise,