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AGA-MEBMED ou MOHAMMED. Voy. Acha-Mohammed.

AGAMEMNON, roi de Mycènes, et d’Argos, fils de Plisthène, petit-fils ou neveu d’Atrée, et frère de Ménélas et d’Anaxibie, fut assassiné 1183 ans avant J.-C. Sa mère, d’après les uns, s’appelait Ériphyle ; d’après les autres, Airope. Homère, en désignant les deux frères du nom d’Atrides, a fait supposer généralement qu’ils étaient fils d’Atrée. Une destinée ennemie poursuivit impitoyablement cette race depuis Tantale, leur aïeul, jusqu’à Agamemnon et ses enfants. Agamemnon régnait sur Mycènes, et son empire s’étendait sur une partie de l’Achaïe, sur l’Argolide et sur les îles voisines. Son épouse Clytemnestre lui avait donné Iphigénie, Electre, Chrysothémis et Oreste, lorsque éclata la guerre de Troie, dont il fut un des instigateurs, et dont sa puissance et son autorité lui firent confier la conduite. Il arma lui seul cent vaisseaux, et en céda soixante aux Arcadiens. L’armée se rassembla en Aulide. Diane, en arrêtant les vents, retarda le départ de la flotte jusqu’à ce qu’Agamemnon résolût de sacrifier sa fille Iphigénie, pour rendre favorable à l’expédition qu’il commandait la déesse, qui avait d’abord demandé ce sacrifice, et qui ensuite sauva elle-même Iphigénie.

Les Grecs arrivèrent devant Troie ; Agamemnon soutint avec éclat la supériorité de son rang parmi les autres chefs de l’armée grecque, pendant les longues années du siège de la ville de Priam, et durant les combats multipliés dont la fortune fut tour à tour si changeante. Il provoquait les plus braves guerriers, et s’exposait courageusement à tous les dangers. Dans les conseils, il parlait avec prudence et dignité. Ses démêlés avec Achille ont été immortalisés par Homère. Après une absence de dix ans et la prise de Troie, il rentra dans ses foyers, où la trahison de sa femme lui fit trouver la mort. Égisthe, fils de Thyeste, à qui, à son départ, il avait confié le soin de sa famille, le surprit pendant son repos, et l’égorgea. Ainsi le raconte Homère ; mais, d’après d’autres témoignages, Clytemnestre elle-même l’égorgea dans son bain, après l’avoir traîtreusement enveloppé dans une chemise qu’elle avait jetée sur lui. Les uns attribuent cet assassinat à ses liaisons coupables avec Égisthe ; d’autres, à sa jalousie contre Cassandre.

Les combats intérieurs entre l’ambition et la tendresse paternelle d’Agamemnon, ses derniers malheurs et sa fin déplorable, ont excité la verve des poètes dramatiques modernes, après avoir été l’objet des poétiques récits de l’immortel chantre d’Ilion et des admirables productions des grands tragiques athéniens. L’Iphigénie en Aulide, de Racine, a transmis à l’admiration des siècles la peinture fidèle du roi des Grecs. Le triste sort d’Agamemnon, rentrant dans ses foyers et tombant dans les embûches d’Égisthe et de Clytemnestre, a donné lieu à la meilleure tragédie de Lemercier. La peinture s’est aussi em-


parée de ce sujet : on connaît le tableau de Guérin, dans lequel Égisthe guide son amante vers le lit où repose Agamemnon, et lui montre l’usage qu’elle doit faire de son poignard. (Enc. des g. du m.)

Homère, Thucydide, Plutarque, Denys d’Halicarnasse, Eusèbe, Pausanias, Ovide, Apollodore. — Eschyle, Agamemnon. — Euripide, Iphigenia in Aulida. — Sophocle, Electra.

AGANDURU (Roderic-Maurice), missionnaire espagnol, vécut à la fin du seizième et au commencement du dix-septième siècle. Son zèle religieux le porta à convertir les habitants de l’île de Luçon et les Japonais. En 1640, il fut envoyé à Rome par les religieux de son ordre (augustins déchaussés), pour rendre compte au pape Urbain VIII des résultats de sa mission. Aganduru a laissé une Histoire des conversions faites au Japon et aux Philippines, Rome, 1645, et une Histoire générale des îles Moluques et Philippines, 2 vol.

Nicolas Antonio, Bibl. Hispania Nova. — Epitome de Bibliotheca oriental y occidental ; Madrid, 1629.

* AGAPET, évêque de l’île de Rhodes, l’an 457. On a de lui, dans le tome IV des Conciles du P. Labbé, une lettre adressée à l’empereur Léon l’Ancien, quand celui-ci fut appelé à succéder à Marcien sur le trône d’Orient. E. D.

Catalogue inédit de la Bibliothèque nationale.

AGAPET ou AGAPIT, pape, fils du prêtre Gordien, fut élu le 3 juin 535, et mourut le 22 avril 536. Il fit le voyage de Constantinople par ordre de Théodat, roi des Goths, pour détourner l’empereur de porter la guerre en ItaUe ; il refusa de voir le patriarche Anthyme, transféré de Trébisonde à Constantinople par le crédit de l’impératrice Théodora, parce qu’il était opposé comme elle au concile de Chalcédoine, et il parvint à le faire déposer. Agapit présenta ensuite à Justinien la requête de quatre-vingt-douze évêques, tendant à lui faire connaître les maux que les hérétiques causaient dans l’Église, et surtout en Orient. Mais il ne put le détourner de porter la guerre en Italie. Il fut attaqué d’une maladie qui l’emporta promptement, au moment de retourner à Rome.

Art de vérifier les dates. — Basnage, Annal. polit. eccles., I, c. iii, 718 et suiv. — Semler, Histoire ecclés., sixième siècle, c. v. — Gallarid, Biblioth. pal., t. XII, p. 153. — Anastase, Nicéphore, I. XVII, c. ix.

AGAPET ou AGAPIT II, pape, Romain de naissance, élu entre le 5 et le 14 mars de l’an 946, mort vers la fin de 955 ou au commencement de 956. Il envoya à Othon, roi de Germanie, un légat qui fit assembler un concile à Ingelheim, où fut déposé Hugues du siège de Reims, et où l’on jugea les différends entre Hugues, comte de Paris, et Louis d’Outre-mer. Il eut pour successeur Jean XII.

Fleury, Hist. ecclés., I. LV, c. xxxiv et suiv. — Semler, Hist. ecclés., sec. X, cap. ii. — Léon d’Ostie, Flodoard, Baronius.

AGAPET, diacre de Constantinople, vivait vers l’an 527 de J.-C. Il adressa à l’empereur Justi-


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