Page:Hoche, Le faiseur d'hommes et sa formule, Librairie Félux Juven, 1906.djvu/76

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nouvelles toutes fraîches et de lui verser par surcroît le tribut d’éloges dus à sa triomphante sagacité. Hélas ! je songe aujourd’hui que c’est notre ardeur même à dévider la bobine aux mystères avec laquelle Yvonne jouait, telle une petite chatte, c’est cette hâte de tout savoir, de tout approfondir, qui précipita la marche des terribles catastrophes suspendues sur l’île. Je me dis cela et je voudrais atténuer notre responsabilité dans la mesure du possible. Mais je vous dois la vérité, cher ami, ou sinon mon histoire, maintenant surtout qu’elle court droit aux plus affreuses péripéties, ne serait plus digne de votre attention.

Le Démiurge des Purs, celui que nous appelions dès lors, en badinant, l’homme de la Résidence, commençait à se profiler assez nettement dans nos cerveaux en mal de divination. Deux hypothèses seulement restaient en présence — encore étaient-elles d’ordre secondaire — : ou c’était un grand savant, ou c’était un mystificateur démesuré. Dans l’un comme dans l’autre cas, l’envergure même du personnage et du rôle annonçait un homme de génie. Dans la seconde hypothèse au reste les Immondes restaient par trop énigmatiques, force nous était donc de pencher pour la première. Un grand