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quand un bruit de pas légers venant de l’entrée de la fissure me fit me retourner brusquement. Un autre monstre, à peu près semblable à celui que j’avais mis en fuite, s’avançait en se dandinant sur deux de ses tentacules qu’il posait l’un devant l’autre comme des jambes humaines.

Il ne m’avait pas aperçu à cause de l’obscurité qui régnait dans cette partie du couloir, mais comme je redoutais son contact visqueux je fis quelques pas pour émerger de la zone sombre. Instantanément l’être gélatineux se mit sur la défensive, ses tentacules se rétractèrent, il s’incurva en arc de cercle comme avait fait l’autre, et se mit à tournoyer telle une roue tandis que ses soies, vu la vitesse obtenue, le nimbaient d’un collier pâle et produisaient un ronflement strident. Je fis un mouvement, et la boule ronflante qui n’avait pas progressé jusqu’alors fila contre la paroi d’en face, presque verticale, la remonta d’un seul trait pour disparaître au sommet.

Donc ces êtres hallucinants trouvaient dans la giration combinée avec la puissance tactile de leurs soies, fanons ou cils vibratiles, une force et une vitesse de projection comme aucun animal n’en possédait, et qui les affranchissaient