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et rigide des êtres que la mort vient frôler du bout de l’aile. Il essaya de la porter dans ses bras. Hélas ! il n’avait même plus la force de la soulever, et bientôt il constata que le flot qui montait, léchait le bas de sa robe.

Cependant la grève présentait à cet endroit une bande étroite de sable fin et sec où le corps pouvait à la rigueur être traîné doucement, sans heurts ni secousses. Il essaya et réussit à faire quelques pas ainsi.

Tout restait donc possible !

Mais au moment même où il faisait cette réflexion il s’aperçut que tout, au contraire, était définitivement perdu. Car voici que l’ombre autour de lui s’emplissait de formes rampantes ou sautelantes dont le nombre, à chaque éclair, paraissait augmenter.

Les derniers survivants du Val, attirés par les cris d’orfraie du vieux et guidés sans doute par leurs camarades, les porteurs transfuges, allaient venger sur le chef tout ce que leur race avait eu à souffrir des Purs. Un nouvel éclair, et il se vit entouré d’êtres grimaçants qui n’avaient attendu que d’y voir clair pour se ruer sur lui.

Il reposa à terre le buste que soutenaient ses bras, et se mit à exécuter des moulinets au