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de sabre. Terrifiés, les coolies survivants s’enfuirent vers la Résidence. Le portail était demeuré grand ouvert. Ils s’y engouffrèrent, et se croyant toujours poursuivis, se ruèrent à travers la cour vers la fournaise des bosquets, tandis que les Purs s’arrêtaient au vestibule ralliés par la voix puissante du chef.

— Que nos deux frères nous guident maintenant, ordonna-t-il, et qu’on ne verse plus de sang inutilement ; nous n’avons d’autre mission ici que de sauver la femme du divin.

Les deux anciens prisonniers de la station sortirent des rangs et prirent la tête de la petite troupe qui pénétra avec précaution dans la cour centrale. Le tocsin s’y faisait entendre encore par intervalles mais lent, amolli, comme si la cloche eût été tirée par une main d’enfant. Les dalles étaient jonchées de blessés, morts ou mourants, quelques-uns défigurés, hideux, les membres arrachés, le corps baignant dans une flaque de sang noir. D’autres avaient les traits crispés, le masque bleui ou noirci, mais ne présentaient aucune trace de blessure.

Sans doute une colonne de gaz brûlants et asphyxiants avait-elle achevé l’œuvre de la dynamite. Du moins ai-je reconstitué le drame ainsi. En éventrant le petit cratère, l’explosion