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II

Quand je rouvris les yeux une aube livide gouachait les contours de notre abri, et tout de suite j’eus conscience que mon réveil ne s’était pas produit naturellement. Mon premier geste fut pour mes armes qui devaient être à la portée de ma main. Elles étaient toujours là. Dans le même temps que je faisais cette constatation rassurante un bruit de pas en fuite, légers, furtifs, se produisit derrière mon dos. Je tournai la tête et distinguai très nettement une silhouette humaine se faufilant entre les feux maintenant éteints du campement. Ce devait être un Malais à en juger par son accoutrement, une veste indienne et une jupe courte retenue à la taille par une ceinture.

Tandis qu’une hésitation bien légitime me clouait bras et jambes, l’individu se retourna, et ma perplexité se changea en stupeur. Les