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immobile, cramponné au grand mât, les yeux élargis par un immense étonnement exempt de toute frayeur. Mais il aperçut mon mouvement et une fois de plus, me mit la main à l’épaule, ordonnant d’un ton bref.

— Il faut rester.

Je voulus passer outre, employer la force brutale, mais les autres s’étaient remis debout aussi, et, sur un signe du chef, je me vis entouré de figures menaçantes et que je devinais inexorables. Alors soudain une idée me frappa, me soulevant d’indignation et de fureur contre ces êtres sans âme.

— Vous êtes des bourreaux, dis-je au chef ; c’est vous qui avez provoqué cette horrible catastrophe et entassé toutes ces ruines ; vous avez fait sauter la poudrière du réservoir.

— C’est vrai, fit-il d’un ton calme, mais nous ne sommes pas les criminels que vous dites, car nous ne savions pas au juste ce que renfermait la poudrière.

— C’était de la dynamite, malheureux.

Il parut chercher dans sa mémoire, puis il dit :

— J’ignorais les effets terribles de la dynamite et je croyais que le caveau renfermait de la poudre ordinaire. Mon intention était sim-