Page:Hoche, Le faiseur d'hommes et sa formule, Librairie Félux Juven, 1906.djvu/254

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tivement vieux cette fois, tout blancs de cheveux, le regard et la peau seuls restés étonnamment jeunes, avec des rides comme factices à la lumière électrique, une apparence maquillée, falote, irréelle. Tous ces sosies du chef se rangèrent en cercle autour de lui, mais au même moment une décharge de mousqueterie ravagea l’air autour de nous.

C’étaient les nôtres qui tiraient cette fois, soit qu’ils me crussent tombé dans un guet-apens, soit seulement qu’ils jugeassent l’occasion propice pour une revanche. Deux Purs tombèrent. Le chef me regarda et une indicible nuance de mépris et de chagrin assombrit sa voix :

— Vous voyez bien, dit-il, que les divins sont pires que nous. Nous vous accueillons en toute confiance et ils en profitent pour tirer sur nous.

— C’est un malentendu, m’écriai-je… je vais donner des ordres, laissez-moi faire. Et je m’apprêtais à redescendre l’échelle, mais le chef me retint par le bras :

— Du tout, nous sommes là pour leur répondre.

Il fit un signe. D’un seul geste automatique, tels des soldats merveilleusement exercés, les vieillards épaulèrent.

— Je partagerai donc le sort des miens, dis-