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XIV

Une nuit lugubre succéda bientôt à cette journée d’émotions, le ciel pesant comme une chape de plomb sur la mer figée, sans haleine, une température de fournaise pâmant les fleurs et jusqu’aux hôtes ailés des bosquets, — un ciel et une nuit qui, pour des imaginations superstitieuses, eussent été, à eux seuls, le plus funeste des présages. Mais nous n’étions pas superstitieux, Yvonne et moi, et si notre cœur se serrait à la pensée de tout l’inconnu formidable qui menaçait la Résidence, du moins espérions-nous encore que tout finirait bien, selon le mode bénin adopté jusqu’alors par nos aventures personnelles.

Cependant il nous était impossible de dormir, et nous demeurions, comme d’habitude, assis sur notre vérandah, à commenter les événements de la journée, regrettant que l’illustre