Page:Hoche, Le faiseur d'hommes et sa formule, Librairie Félux Juven, 1906.djvu/227

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Mais au même moment, le prisonnier s’arcboutait de ses deux bras libres contre la paroi rocheuse et imprimait au pauvre diable une secousse qui lui fit perdre l’équilibre. Il chancela et s’abattit sur le sol de la cuve déjà recouvert, en cet endroit, de deux pieds d’eau sulfureuse. Un des tentacules lui était resté à la main, l’Immonde ayant préféré s’arracher ce membre plutôt que de se laisser entraîner à l’abîme. Ébouillanté à nouveau, et plus sérieusement cette fois que la première, le malheureux poussa une imprécation terrible, tandis que le monstre qui ne paraissait nullement souffrir de sa mutilation, s’apprêtait à rejoindre les siens par les voies les plus rapides. Une ou deux girations de mise en train, un ronflement chromatique, et il allait disparaître quand un des coolies saisissant son sabre d’abatis le lui lança paraboliquement à la façon d’un boomerang. Il fut atteint par le travers du corps et sectionné en deux tronçons qui tombèrent à nos pieds, à peu de distance l’un de l’autre. Et le phénomène habituel se produisit. Les deux fractions d’êtres s’allongèrent pour se rejoindre mutuellement, si bien que ressoudés, ils n’offrirent plus aux yeux qu’une masse gélatineuse homogène, diffluente, qui se mit en mouvement dans le sens