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d’intervalle, d’une trombe d’eau éjaculée en nappe et qui, par le seul déplacement d’air produit, l’avait renversé. C’est alors qu’il s’était aperçu du triste état des coolies, et s’était évanoui de frayeur.

Ce fait, assez grave, en somme, fit l’objet d’une discussion entre M. Brillat-Dessaigne et moi. Il se déclarait convaincu que cette manœuvre criminelle devait être attribuée aux Purs, seuls capables de l’effort qu’elle impliquait. Mon opinion, à moi, était diamétralement opposée à la sienne. D’abord les Purs ne se seraient pas cachés pour agir, cela n’était pas dans leurs habitudes et jamais, d’ailleurs, ils n’eussent pu se dissimuler aussi complètement. L’absence de toute empreinte, de tout indice révélateur, les inductions tirées du site même, abrupt et peu propice aux prouesses gymnastiques d’individus normaux, tout indiquait au contraire qu’on se trouvait en présence d’êtres plus agiles et se déplaçant plus facilement que des hommes.

Et à ce moment même, comme pour appuyer mes arguments d’une preuve palpable et sans réplique, un ronflement éclata dans le fourré épineux qui dominait la partie encastrée du réservoir. Ayant fouillé des yeux cette sorte de hallier suspendu, je distinguai plusieurs