Page:Hoche, Le faiseur d'hommes et sa formule, Librairie Félux Juven, 1906.djvu/219

Cette page a été validée par deux contributeurs.

galop, quand une explosion de cris effroyables immobilisa les poneys. Piquant des deux, je parvins à faire avancer le mien jusqu’à un tournant d’où l’on découvrait la maçonnerie du réservoir tout entier. J’ai dit, je crois, qu’une partie de cette maçonnerie, — les trois cinquièmes du cylindre environ — s’incrustait dans la paroi même de la montagne, à peu près verticale en cet endroit et tapissée d’un inextricable enchevêtrement de plantes spinifères. Or, un vide béait maintenant dans ce fourré, d’où jaillissait un jet d’eau fumante, — sulfureuse à coup sûr, comme l’attestaient mes muqueuses hypersensibles, — et qui retombait en gerbe dans le réservoir, au fond duquel une voix humaine hurlait à la mort. Attachés à un banian proche, trois poneys de la Résidence se cabraient et hennissaient de terreur. Je les calmais au moyen de quelques tapes sur l’encolure et passai les rênes de mon propre poney aux branches du même arbre.

Cependant les hurlements diminuaient tout à coup d’intensité. Ils avaient cessé complètement quand je parvins au sommet du tas de pierres qui m’avait servi la semaine d’avant à me hisser sur le bord supérieur du réservoir. Trois formes humaines gisaient inanimées parmi