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— J’y avais songé ; on pourrait détourner le cours d’une de nos sources d’eau chaude ; elle nous aiderait en tout cas à déblayer les cadavres et à les charrier vers la mer ; mais il faut d’abord faire passer à ces enragés le goût du thé, si j’ose risquer cette locution imagée.

— L’acide sulfurique alors, proposa Moustier.

— Toutes nos cultures seraient perdues et pour longtemps. Non, si je m’en rapporte au résultat de certaines expériences anciennes de Claude Bernard, l’éther suffira… d’autant que l’acide sulfurique nous est d’un usage trop précieux et trop constant pour le gaspiller.

— Bah ! nous avons une centaine de bonbonnes de vitriol dans les caves.

— Nous avons tout autant d’éther… et l’éther ne détruit rien et nous est moins utile… par conséquent… Faites apporter une bonbonne d’éther, un baquet d’eau à demi plein, et la pompe à bras… je me charge du reste.

Les ordres du savant furent exécutés avec une telle rapidité que moins de dix à vingt minutes après la pompe à bras fonctionnait projetant sur les poulpes un mélange d’éther et d’eau dont le jet en éventail eut tôt fait de faire le vide dans l’aire de ses rayons.