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per utilement contre un fléau dont ses pensionnaires seront peut-être les premières victimes.

Mais on calomniait le brave Alsacien. Comme nous émergions d’un bouquet de bananiers, nous l’aperçûmes au centre d’un champ de thé, juché dans une de ces cages aériennes, — simple lattis de roseaux couvert mais non clos et supporté sur quatre perches — universellement répandues dans les îles de la Sonde et d’où l’on manœuvre à l’aide de ficelles toute une série d’épouvantails destinés à effaroucher les oiseaux, épouvantails se composant généralement d’une gaule au sommet de laquelle tournoient une ou plusieurs feuilles de palmier. Le malheureux actionnait ces appareils à tour de bras, tout en hurlant de terreur, en dépit des exhortations et des railleries d’un groupe de spectateurs parmi lesquels je reconnus ma femme et M. Moustier. Le groupe se porta à notre rencontre, et j’en profitai pour présenter Yvonne à M. Brillat-Dessaigne qui la complimenta sur sa vaillance et sa belle humeur. Dans le même temps un fort contingent de coolies se ruaient à travers les plantations, armés de fléaux à battre le blé dont ils se servaient pour assommer les poulpes à la douzaine ; mais on eût dit que