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un coup de sifflet retentit dans une tenture voisine du bureau où nous étions assis. Une courte explication eut lieu par l’intermédiaire d’un conduit acoustique ; l’instant d’après, un coolie entrait, présentant au savant un petit céphalopode absolument semblable à celui de la tourbière.

Il l’examina assez longuement, puis se retourna vers moi, un pli au front, plus nerveux qu’il ne le voulait paraître.

— C’est une bête dans ce genre, n’est-ce pas, que vous avez rencontrée au cours de votre excursion avec Moustier ? Et sur ma réponse affirmative, il ajouta : « Eh bien, on me dit que nos plantations sont saccagées en ce moment par des milliers de bêtes semblables. Si nous voulons éviter la famine d’ici quelques mois, il va falloir prendre des mesures de défense immédiates et énergiques. Je vous laisse donc, cher monsieur, en vous priant de revenir demain à la même heure. D’ici là, je compte bien avoir trouvé le moyen d’enrayer les progrès du fléau qu’on me signale, et nous pourrons reprendre notre bavardage en toute sécurité. Nous nous reverrons tantôt sur le théâtre même de leurs exploits… adieu !… Si encore, je pouvais comprendre !… ah ! les sales bêtes !…