Page:Hoche, Le faiseur d'hommes et sa formule, Librairie Félux Juven, 1906.djvu/173

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sans montrer un peu le bout de l’oreille du chimiste.

Je me récriai. Son récit m’avait, au contraire, profondément intéressé, mieux que cela, sa conclusion surtout m’avait bouleversé de fond en comble, d’autant plus bouleversé que, — mon Dieu ! comme j’étais donc habile ! — les Purs précisément m’avaient chargé de lui porter une requête, vaine sans doute, et stérile par avance, mais qui n’en laissait pas moins entrevoir chez eux, un état de conscience très peu conforme à la formule qu’il venait d’énoncer.

— Diable ! pouffa le savant, si vous devenez amphigourique à votre tour… voyons expliquez-vous.

Eh bien non, je préférais remettre cette oiseuse discussion au lendemain. En m’expliquant tout de suite, j’aurais eu l’air de vouloir jeter une pierre dans le prodigieux jardin anthropozoologique, dont son génie venait de me faire les honneurs. Mon explication, d’ailleurs se serait ressentie du trouble profond où mon intellect se débattait encore, et elle prenait alors des airs tellement saugrenus, que moi-même je risquais de passer pour un imbécile.

Tandis que je m’excusais de mon mieux, demandant au Maître le temps de me ressaisir,