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Je songeai d’abord à anéantir les germes avortés dont l’anatomie suspecte n’était peut-être pas uniquement imputable à la maladresse de nos manipulations ; après mûre réflexion je n’en fis rien. Leurs faits et gestes plus tard pouvaient enrichir la science tératogénique, si jeune encore et si tâtonnante.

Vous savez maintenant comment naquirent ces Purs et ces Immondes qu’aujourd’hui vous connaissez certainement mieux que moi. Moustier vous a dit comment nous avons refoulé les seconds dans le sud de l’île où leur multiplication simple et rapide, à la façon des protozoaires, ne peut être qu’un phénomène relevant de la loi d’adaptation rétrograde citée tantôt. Il me reste à vous parler des Purs dont l’histoire est infiniment plus compliquée, plus digne d’intérêt aussi puisqu’il s’agit en somme d’êtres humains à peu près normaux. Je dis « à peu près » seulement, car je ne devais pas tarder à m’apercevoir qu’ils étaient malheureusement atteints de deux tares congénitales les plaçant à un échelon plutôt intermédiaire : ils n’avaient pas de sexe et leur durée était excessivement limitée. Les premiers temps, ils grandissaient et mûrissaient à vue d’œil, au bout de deux ans ils avaient atteint leur taille