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murailles sur quatre disparaissant sous des rayons de livres ; la quatrième présentant un renfoncement aménagé pour de rapides et sommaires manipulations chimiques, encombré de cornues, d’éprouvettes, de mécaniques barbares, de lentilles, de prismes, d’appareils de micrographie ou de micrométrie, et de quelques autres instruments, dont la silhouette même m’était totalement inconnue. Mon talent narratoire peut vous donner une idée au moins approximative de tout cela. Ce que je ne puis dire, c’est l’atmosphère spéciale qui flottait, ce cercle magique où m’apparut le Maître et qui fut peut-être un simple mirage de mon imagination apeurée, peut-être aussi, la suggestion directe de ce visage de scrutation magnétique, dont la pâleur mate recélait manifestement de l’inexprimable, de l’indéchiffrable, presque de l’intemporel. Permettez-moi d’ajouter, au cas où j’aurais forcé la touche ici, que malgré cela, l’homme ne sentait pas le cadavre, je veux dire qu’il ne donnait pas du tout l’impression un peu fâcheuse qui, dans le langage courant, associe l’odeur de cadavre à l’idée du savant classique.

Le visage porte une cinquantaine d’années au plus. Plus jeune encore est le sourire malicieux qui accompagne les saillies, les images cocas-