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onze ans… la période des essais et des tâtonnements… Mais nous n’obtenions en ce temps-là que des formes évanescentes, c’est-à-dire très éphémères, dont l’existence ne dépassait pas la saison qui les voyait naître… Je ne puis donc attribuer la survie de cet être qu’à un phénomène d’enkystement qui expliquerait d’ailleurs l’état actuel de sa carapace à laquelle adhèrent encore quelques grains siliceux. Un autre phénomène, celui de la réviviscence, assez commun chez les Protozoaires, ses ancêtres phylogénétiques, l’aura tiré de cette période d’enkystement qui a pu durer une dizaine d’années. Il se sera alors remis à vivre et aura repris peu à peu la forme que nous lui voyons actuellement.

Nous triomphions cette fois, ma femme et moi, les appréhensions au sujet desquelles le savant nous avait raillés se trouvant justifiées outre mesure. Qui donc pourrait affirmer que d’autres fuites ne s’étaient pas produites, et que les ravins encore inexplorés de l’île n’étaient point peuplés de ces mêmes réactions de laboratoires plus ou moins évoluées, qui avaient dû apporter à la population du Val-Immonde, un contingent supplémentaire de monstres encore inconnus des savants eux-mêmes. Quand on