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volcanique et qui simulaient de loin un tapis vert triangulaire qu’on aurait jeté sur les sinistres rocailles des solfatares ; les bosquets inférieurs, la pelouse au rond-point, la cour centrale, et, plus bas, les deux rochers d’angle de la muraille d’enceinte qui s’élargit progressivement en s’abaissant vers la grève, ses deux extrémités rejoignant les deux jetées rocheuses d’un petit môle naturel.

À l’est, au delà de la muraille, quelques arbres indiquent la route en lacets qui conduit à la Table d’Argent dont le palier nu très visible semble, à cette distance, une plaie livide qui aurait rongé le bord de la forêt. À l’ouest un véritable chaos rocheux fait planer au-dessus de la mer une impression âpre et désolée de fin de continent.

De part et d’autre de la baie, c’est la chevauchée à perte de vue des récifs nord de l’île, un chapelet de roches noires, dos de monstres demi-submergés dont la queue fantastique semble se tordre sous la ruée des flots, car la mer, ici, bouillonne et fume, éjacule des geysers, en panache, en éventails où le soleil vient peindre de délicats et éphémères arcs-en-ciel.

Et, tout à coup, comme nous nous penchions un peu plus au-dessus du redan, le même cri