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Dûment embastionnée, comme nous l’avons vu, la Résidence n’avait que deux portes, l’une au sommet du triangle qu’elle enfonçait dans la montagne, l’autre à sa base, c’est-à-dire sur la grève même. Celle du sommet, nous avait dit le chef, était « condamnée » pour les profanes parce qu’elle donnait accès directement dans les jardins privés du Démiurge. Celle du bas au contraire était la porte publique, et c’est vers elle que nous nous dirigeâmes en suivant la route pratiquée à travers les plantations en gradins et qui rejoint le pied de la citadelle en moins d’une demi-heure. Il avait été convenu que, sitôt admis et casés, nous ferions chercher nos bagages à la Table d’Argent (c’était, paraît-il, le nom donné à la terrasse rocheuse, micacée, où nous avions fait notre dernière halte). Jusque-là les Purs surveilleraient le chariot à distance. Ils lèveraient le camp sitôt qu’ils verraient approcher les gens de la Résidence, résolus qu’ils étaient, vu les expériences antérieures, à ne se commettre avec les divins sous aucun prétexte. Ils reviendraient d’ailleurs huit jours plus tard exactement, pour s’enquérir du résultat de ma mission, et leur réapparition me serait signalée alors par un grand feu qu’ils allumeraient le soir même de leur