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Au bout d’une demi-heure de marche en effet durant laquelle nous contournâmes la montagne demeurée invisible, la forêt s’éclaircit, le coup d’éventail de la mer nous ragaillardit et fit hennir nos poneys ; nous franchissions un banc de glaise bleuâtre et mettions pied à terre enfin au pied d’une vaste terrasse rocheuse du haut de laquelle nous découvrions, quelques minutes après, au fond d’une baie en amphithéâtre, la terre Promise, c’est-à-dire l’ensemble des constructions de la Résidence.

C’est, au premier coup d’œil, une minuscule citadelle de verdure incrustée dans la falaise en pente. Le mur d’enceinte — en granit celui-là — s’appuie en angle aigu sur les degrés inférieurs de la montagne, puis ses deux serres s’ouvrent et dégringolent vers la grève. Derrière cette muraille quelques bâtisses font des taches blanches sur le vert sombre des bosquets où elles sont serties. Immédiatement au-dessous de la citadelle l’écume poudroie sur les récifs qui encadrent la baie, et la haute mer, d’un bleu profond, monte dans un ciel plus bleu encore. À nos pieds des rizières étendent leur tapis vert, alternant avec d’autres plantations, en gradins, celles-là, et qu’une route en lacet partant du pied de la citadelle, semble