[tel qu’il s’était présenté au moment de la sensation]), l’Imagination est simple, comme quand on imagine un homme ou un cheval que l’on a vu auparavant ; dans le second cas, l’Imagination est[1] composée, comme quand, de la vue d’un homme à un moment et d’un cheval à un autre, on conçoit un Centaure dans son esprit. Ainsi, lorsqu’on compose l’image[2] de sa propre personne avec celle des actions d’un autre, comme quand on s’imagine être Hercule ou Alexandre (ce qui arrive souvent à ceux qui s’adonnent aux lectures de Romans), c’est là une imagination composée et [, à proprement parler,] rien de plus qu’une Fiction de l’esprit. Il existe aussi d’autres Imaginations qui naissent (même à l’état de veille) de grandes impressions faites sur les sens : par exemple, d’avoir fixé le Soleil, l’impression laisse une image[3] du Soleil[4] devant les yeux longtemps après ; et d’avoir considéré longtemps et avec une attention soutenue des Figures de Géométrie, on aura dans l’obscurité (quoiqu’éveillé) des Images de Lignes et d’Angles[5] devant les yeux. Cette sorte d’Imagination[6] n’a pas de nom particulier, en raison de ce qu’il n’en n’est pas communément question dans les discours des hommes.
Les Rêves. — Les imaginations de ceux qui dorment sont [ce que l’on appelle] les Rêves. Elles ont (comme toutes les autres Imaginations) existé auparavant dans