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Mais, il demeure que son principe s’impose et quelle que soit la façon dont Comte l’ait appliqué, il est en tous cas certain que les Sciences ne doivent ni ne peuvent être classées suivant un autre principe que le sien, c’est-à-dire autrement que d’après leurs objets et suivant l’ordre de généralité décroissante et de complexité croissante de ces objets.

La classification des Sciences de Hobbes est exposée, comme on le verra, au Chapitre IX du Léviathan. L’édition anglaise comporte un tableau que ne contient pas l’édition latine ; il y est remplacé par un texte très explicite. Les deux éditions se complètent mais l’édition latine postérieure de dix-sept ans offre des modifications de détail qui sont toujours heureuses.

Tout d’abord, et conformément à sa conception ci-dessus exposée de l’objet de la Science[1], Hobbes sépare soigneusement la connaissance des faits de celle de leurs conséquences et de leurs causes conçues possibles, la première étant l’histoire (naturelle et civile) et la seule étant la Science. « De ce que les corps, dit-il, sont le sujet des Sciences, il s’ensuit que la Science doit être subdivisée en espèces de la même façon que les corps le sont en les leurs, c’est-à-dire, les plus universels précédant les moins universels. L’universel est en effet essentiel au particulier ; il s’ensuit donc que la Science de l’universel est essentielle à la Science du particulier, et cela au point que ce dernier ne peut

  1. Voir pages xviii et xix.