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CHAPITRE XIII
De la CONDITION NATURELLE de l'Humanité touchant son Bonheur et sa Misère.[1]
LES HOMMES SONT ÉGAUX PAR NATURE. — La Nature a fait les hommes à ce point égaux en ce qui concerne les facultés du corps et celles de l'esprit que, bien que l'on puisse trouver parfois un homme manifestement plus vigoureux quant au corps où manifestement plus vif quant à l'esprit qu'un autre,[2] cependant, lorsque l'on considère les choses dam leur ensemble, la différence [entre un homme et un autre homme] n'est pas assez considérable pour que personne puisse [se basant là-dessus] réclamer pour soi un avantage auquel un autre ne peut prétendre tout aussi bien.[3] Car, quant à ce qui est de la vigueur corporelle, le plus faible en a assez pour[4] tuer le plus fort, soit en usant
- ↑ Le latin dit « en ce qm concerne la félicité de la vie présente ».
- ↑ Le latin dit « tant en ce qui concerne les facultés du corps que celles de l'esprit, que, bien que certains l'emportent sur certains autres par la vigueur ou par l'esprit. ».
- ↑ Le latin dit « compter sur un avantage qu'un autre ne peut également espérer ».
- ↑ Le latin dit « Car, quant à ce qui est de la vigueur corporelle, il est rare que l'on trouve un homme faible au point qu'il ne puisse ».