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HUMAINE.

écrits en ſentira la raiſon ; c’eſt qu’ils partent de principes très-ſimples & dont l’évidence eſt frappante pour les eſprits les plus ordinaires, & s’avancent peu à peu en mettant beaucoup de ſévérité dans leurs raiſonnemens ; de l’impoſition des noms ils concluent la vérité de leurs premieres propoſitions ; des deux premieres propoſitions ils en inſerent une troiſieme ; de ces trois une quatrieme, & ſuivent ainſi la route de la ſcience pas à pas ſelon la méthode indiquée dans le Chapitre VI. §. 4. D’un autre côté ceux qui ont écrit ſur les facultés, les paſſions & les noms des hommes, c’eſt-àdire, ſur la Philoſophie morale, la Politique, le Gouvernement & les Loix ſujets qui font la matiere d’une infinité de volumes, bien loin de diminuer les doutes & les diſputes ſur les queſtions qu’ils ont traitées, n’ont fait que les multiplier. Il n’y a perſonne aujourd’hui qui puiſſe ſe flatter d’en ſçavoir plus ſur ces matieres que ce qu’Ariſtote