Page:Hobbes - De la nature humaine (Trad. Thiry d’Holbach), 1772.djvu/128

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
114
DE LA NATURE

en voyant que la diverſité des dégrés de connoiſſance ou de ſcience qui ſe trouvent dans les hommes eſt trop grande pour pouvoir être attribuée aux différentes conſtitutions de leurs cerveaux, il convient de faire connoître ici quelles peuvent être les autres cauſes qui produiſent tant de variétés dans les capacités & les talens par leſquels nous remarquons tous les jours qu’un homme en ſurpaſſe un autre. Quant à la différence que produiſent la maladie & les infirmités accidentelles, je n’en parle point comme étant étrangere à mon ſujet, & je ne conſidere que l’homme en ſanté, ou dont les organes ſont bien diſpoſés. Si la différence dans les facultés étoit due au tempérament naturel du cerveau, je n’imagine point de raiſon pourquoi cette différence ne ſe manifeſteroit pas d’abord & de la façon la plus marquée dans tous les ſens, qui étant les mêmes dans les plus ſages que dans les moins ſages, indiquent une même nature dans