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Marc 10. 18). Et de ce qui est dit, le juste (remarquez que ce n’est pas qui que ce soit, mais seulement le juste) vivra de sa foi ; parce que la justice est une disposition de la volonté pareille à l’obéissance et à la repentance. Et des paroles de saint Marc, d’autant que le temps est accompli, et que Le règne de Dieu est approché, repentez-vous, et croyez à l’Évangile, qui montrent clairement que, pour entrer au royaume céleste, on n’a point besoin d’autres vertus que celles de la foi et de la repen­tance. De sorte que l’obéissance, qui est nécessairement requise au salut, n’est autre chose que la volonté que l’on a, ou l’effort que l’on fait, d’obéir et de vivre confor­mément à la loi divine, qui est la même que la loi morale connue de tout le monde, et aux lois civiles, c’est-à-dire aux édits des souverains en ce qui regarde le temporel, et aux constitutions de l’église en ce qui touche le spirituel : lesquelles deux sortes de lois sont diverses en divers États et en diverses églises ; mais que chacun connaît assez par la promulgation qui en est faite, et par les sentences qui en sont publi­quement données.


IV. Afin de savoir ce que c’est que la foi chrétienne, il faut définir la foi en général, et la distinguer des autres actes de l’entendement avec lesquels on a accou­tumé communément de la confondre. L’objet de la foi, prise en une signification générale, à savoir pour ce que l’on croit, est toujours une proposition (