Page:Hobbes - Œuvres philosophiques et politiques (trad. Sorbière), 1787.djvu/399

Cette page n’a pas encore été corrigée

prête pour le nou­veau sacerdoce et David pour le nouvel empire) ; le droit par lequel les rois gouver­naient était fondé en la concession du peuple. Le sacrificateur ne pouvait faire légiti­me­ment que ce que Dieu lui commandait ; mais le roi avait autant de légitime puissance que chaque particulier en avait sur soi-même : car les Israélites lui avaient donné le droit de juger de toutes choses, et de faire la guerre au nom de tout le peu­ple, qui sont les deux points qui comprennent tout le droit qu’un homme peut transfé­rer à un autre. Notre roi (est-il dit, 1. Sam. 8. 20.) nous jugera et sortira devant nous, et conduira nos guerres. Les rois donc avaient la puissance de juger ; or, qu’est autre chose juger que faire une application particulière des lois à certaines occurrences, en les interprétant. Et puisque jusqu’au temps de la captivité, on ne reconnut point d’autre parole de Dieu écrite que la loi de Moïse, il était aussi en la puissance des rois d’interpréter cette parole. Voire même, s’il faut prendre la parole de Dieu pour la loi, bien qu’il y en eût eu quelque autre d’écrite outre la loi de Moïse, elle eût dû être soumise à l’interprétation des rois, parce que celle des lois leur appartient. Lorsque le Deutéronome (où la loi de Moïse était contenue) fût retrouvé longtemps après qu’il avait demeuré perdu, les sacrificateurs consultèrent de vrai la bouche de Dieu touchant ce livre ; mais ce ne fut pas de leur