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le droit de commander des choses si étranges. Si l’on demande ensuite, s’il faut obéir à l’État en cas qu’il commande de dire ou de faire quelque chose, qui n’est pas à la vérité directe­ment injurieuse à Dieu, mais d’où par raisonnement on peut tirer des conséquences qui lui sont outrageuses, comme s’il était ordonné de le révérer sous une image en la présence de ceux qui tiennent que cette façon d’adorer est permise, et qu’elle est pleine de révérence ? Certainement j’ose dire qu’il faudrait le faire. Car le culte est institué en signe d’honneur ; or, est-il que cette manière de service est une marque de respect, et qu’elle avance la gloire de Dieu parmi ceux qui approu­vent cette espèce de vénération ; ou s’il était commandé de donner à Dieu un nom duquel la signification nous serait inconnue, ou duquel nous ne compren­drions pas le rapport qu’il aurait avec sa majesté ? Il faudrait faire cela aussi, parce que les choses que nous faisons par honneur et que nous ne concevons point tendre à autre fin, si elles passent commu­nément pour des signes de respect, elles le sont effec­ti­vement, et en refusant de les faire, nous refusons de travailler à l’avancement de la gloire de Dieu. Il faut dire le même de tous les attributs et de toutes les actions qui regardent le service de Dieu fondé en la seule raison, desquelles on peut dispu­ter et qui tombent en controverse. Pour ce qu’encore que de tels commandements puis­sent