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de tuer un tyran. IV. Que c’est une opinion séditieuse d’estimer que même ceux qui ont la puissance souveraine sont sujets aux lois civiles. V. Que c’est une opinion séditieuse d’estimer que l’autorité souveraine peut être partagée. VI. Que c’est une opinion séditieuse d’estimer que la foi et la sain­teté ne peuvent pas être acquises par étude et par raisonnement, mais qu’elles sont infuses et inspirées toujours d’une façon surnaturelle. VII. Que c’est une opinion séditieuse d’estimer que chaque particulier a la propriété de son bien, ou une seigne­urie absolue. VIII. Qu’ignorer la différence qu’il y a entre le peuple et la multitude, dispose les esprits à la sédition. IX. Que de trop grandes exactions d’argent, quoique justes et nécessaires, disposent à la sédition. X. Que l’ambition dispose les esprits à la sédition. XI. Que l’espérance du succès dispose à la sédition. XII. Que l’éloquence est la seule vertu nécessaire pour émouvoir une sédition et qu’à cela il n’est pas besoin de quelque sagesse. XIII. Comment c’est que la sottise du vulgaire et l’éloquence des ambitieux concourent à la ruine des États.


I. jusqu’ici, nous avons tâché de montrer quelles ont été les causes et sous quelles conditions la société civile a été établie et quels sont les droits de ceux qui com­mandent sur leurs sujets. Il faut maintenant faire voir quelles sont les causes qui tendent à la ruine des États, c’est-à-dire, quelles sont les causes des séditions qui les détruisent : en quoi j’aurai soin de garder ma brièveté ordinaire. Or, comme au mouve­ment des corps naturels il y