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premier, par Fabius Maximus, le second, par Publius Scipion, fils de l’Africain, en qui l’on ne retrouvait que l’héritier du grand nom de son père et de sa mâle éloquence. Les derniers portaient encore la prétexte quand Persée fut vaincu. Dans le discours qu’il fit, hors des murs, avant le jour de son triomphe, pour rendre compte de sa conduite au peuple romain, suivant l’antique usage, Lucius Paullus adressa cette prière aux dieux : « Si, parmi les immortels, il en est un qui voie d’un œil mécontent mes actions et ma fortune, je le conjure de sévir contre moi seul, et d’épargner la république. » Ces paroles furent comme un oracle prononcé contre son sang, et l’oracle s’accomplit. Des deux fils qu’il avait retenus auprès de lui, l’un mourut quatre jours avant son triomphe, l’autre, trois jours après.

Fulvius Flaccus et Posthumius Albinus exercèrent, en ce temps, la censure avec une telle inflexibilité, que Cn. Fulvius, frère du premier, et qui vivait sous un même toit avec lui, fut exclu du sénat par l’autorité de ces deux magistrats.

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Après la défaite et la prise de Persée, qui mourut dans les murs de la ville d’Albe, au bout de quatre années d’une captivité sans rigueur, on vit paraître un aventurier que la supposition de son origine fit nommer Pseudo-Philippus. Cet homme, qui se donnait pour un rejeton de la tige royale, quoiqu’il fût de la plus basse extraction, envahit la Macédoine à main armée, prit le nom de Philippe et les marques de la royauté. Sa téméraire imposture ne fut pas longtemps impunie. Le préteur