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, il fut nommé consul ; on lui confia même la direction d’une guerre que Métellus avait presque terminée en mettant par deux fois Jugurtha en déroute. Metellus obtint cependant le triomphe le plus éclatant et reçut le surnom de Numidicus qu’il avait mérité par sa loyauté et son courage. Nous avons signalé un peu plus haut l’éclat de la famille des Domitius ; il faut noter aussi celle des Cécilius. A cette époque, en effet, en moins de douze ans, plus de douze Métellus obtinrent soit le consulat, soit la censure, soit le triomphe. On voit bien là que, tout comme les villes et les empires, les familles voient leur fortune fleurir, vieillir et disparaître.

XII.

Dès cette époque, par une sorte de prédestination, Caïus Marius se vit attacher comme questeur Lucius Sylla. Il l’envoya auprès du roi Bocchus et s’empara ainsi du roi Jugurtha, il y a de cela environ cent trente-huit ans. Marius fut désigné une seconde fois comme consul et de retour à Rome, au début de ce deuxième consulat, il mena Jugurtha dans son triomphe le jour des calendes de janvier. C’est alors qu’on vit s’avancer, comme nous l’avons dit plus haut, un immense flot de peuplades germaniques, les Cimbres et les Teutons. En Gaule, ils avaient battu et mis en fuite les consuls Caepion et Manlius et avant eux Carbon et Silanus ; ils les avaient dépouillés de leurs armées, ils avaient égorgé l’ancien consul Scaurus Aurélius et d’autres personnages très illustres. Le peuple romain pensa alors qu’aucun général n’était plus capable que Marius de repousser de si puissants ennemis et on multiplia ses consulats. Le troisième se passa en préparati