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hus, s’empara de son frère Caïus. Par toutes ses vertus comme par cette marque de folie, Caïus ressemblait à son frère, mais par l’intelligence et l’éloquence, il lui était bien supérieur. Il pouvait sans le moindre effort obtenir le premier rang dans l’État. Cependant, soit pour venger la mort de son frère, soit pour s’assurer l’accès au pouvoir royal, il suivit son exemple en se faisant nommer tribun. Il reprit ses revendications, mais en leur donnant plus d’ampleur et de violence ; il accordait le droit de cité à tous les Italiens, l’étendait presque jusqu’aux Alpes, partageait les terres, interdisait à tout citoyen de posséder plus de cinq cents arpents, comme l’avait jadis défendu la loi Licinia, établissait de nouveaux droits de circulation, emplissait les provinces de colonies nouvelles, transférait le pouvoir judiciaire du sénat aux chevaliers, introduisait l’usage de distribuer du blé au peuple. Tout était changé, tout était bouleversé et agité, rien ne restait dans le même état. Bien plus, il se fit proroger une seconde année dans ses fonctions de tribun. Le consul Lucius Opimius qui pendant sa préture avait détruit Frégelles, le poursuivit les armes à la main et avec lui Fulvius Flaccus : cet ancien consul, ancien triomphateur, brûlait lui aussi d’une coupable ambition et Caius Gracchus l’avait