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des impôts, beaucoup plus conſidérables dans cette province que dans aucune autre de ce continent. Pluſieurs de ces conſeils peuvent intéreſſer les deux Carolines.

XIV. Commencement des deux Carolines. Leur premier & leur dernier gouvernement civil & religieux.

La vaſte contrée qu’elles occupent fut découverte par les Eſpagnols peu de tems après leurs premières expéditions dans le Nouveau-Monde. Elle n’offroit point d’or à leur avarice : ils la méprisèrent. L’amiral de Coligny, plus ſage & plus habile, y ouvrit une ſource d’induſtrie aux proteſtans François : mais le fanatiſme, qui les pourſuivoit, ruina leurs eſpérances par l’aſſaſſinat de cet homme juſte, humain, éclairé. Quelques Anglois les remplacèrent vers la fin du ſeizième ſiècle. Un caprice inexplicable leur fit abandonner cet établiſſement naiſſant, pour aller cultiver une ſerre plus dure ſous un climat moins tempéré.

On ne voyoit pas un ſeul Européen dans la Caroline, lorſque les lords Berkley, Clarendon, Albermale, Craven, Aſhley ; & meſſieurs Carteret, Berkley & Colleton obtinrent, en 1663, de Charles II, la propriété de ce beau pays. Le ſyſtême légiſlatif du nouvel état fut tracé par le fameux