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des deux Indes.

incertitude fait notre foibleſſe. Oſons être libres, & nous le ſommes. Prêts à franchir ce pas, nous reculons. Nous nous obſervons tous avec une curioſité inquiète. Il ſemble que nous ſoyons étonnés de notre audace, & que notre courage nous épouvante. Mais ce n’eſt plus le tems de calculer. Dans les grandes affaires où il n’y a qu’un grand parti à prendre, trop de circonſpection ceſſe d’être prudence. Tout ce qui eſt extrême demande une réſolution extrême. Alors les démarches les plus hardies ſont les plus ſages ; & l’excès de l’audace même devient le moyen & le garant du ſuccès.

XLV. Les colonies rompent les liens qui les uniſſoient à l’Angleterre, & s’en déclarent indépendantes

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Tel étoit le fond des ſentimens & des idées répandues dans cet ouvrage. Ils affermirent dans leurs principes les eſprits hardis qui, depuis long-tems, demandoient qu’on ſe détachât entièrement de la métropole. Les citoyens timides, qui juſqu’alors avoient chancelé, ſe décidèrent enfin pour ce grand déchirement. Le vœu pour l’indépendance eut aſſez de partiſans pour que le 4 juillet 1776, le congrès général ſe déterminât à la prononcer.