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ou des édits dictés par la cour ? J’aſſiſte aux délibérations de vos chambres. Ces lieux révérés retentirent de harangues pleines de modération & de ſageſſe. La douce perſuaſion y paroît couler des lèvres des orateurs les plus diſtingués. Ils arrachent des larmes. Mon cœur eſt rempli d’eſpoir. Tout-à-coup une voix, organe du deſpotiſme & de la guerre, ſuſpend cette émotion délicieuſe.

« Anglois, s’écrie un déclamateur forcené, pouvez-vous balancer un moment ? ce ſont vos droits, vos intérêts les plus importans ; c’eſt la gloire de votre nom qu’il faut défendre. Ces grands biens ne ſont pas attaqués par une puiſſance étrangère. Un ennemi domeſtique les menace. Le danger eſt plus grand, l’outrage eſt plus ſenſible.

» Entre deux peuples rivaux & armés pour des prétentions mutuelles, la politique peut quelquefois ſuſpendre les combats. Contre des ſujets rebelles, la plus grande faute eſt la lenteur, toute modération eſt foibleſſe. L’étendard de la révolte fut levé par l’audace, qu’il ſoit déchiré par la force. Tombe, tombe ſur