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elles, ſans en obtenir les ſecours qu’il ſollicitoit.

Mais c’étoient des dons & non des taxes puiſque la conceſſion étoit précédée de déibérations libres & publiques dans les aſſemblées de chaque établiſſement. La mère-patrie s’étoit trouvée engagée dans des guerres diſpendieuſes & cruelles. Des parlemens tumultueux & entreprenans avoient troublé ſa tranquilité. Elle avoit eu des adminiſtrateurs audacieux & corrompus, malheureuſement diſposés à élever l’autorité du trône ſur la ruine de tous les pouvoirs & de tous les droits du peuple. Les révolutions s’étoient ſuccédées, ſans qu’on eût ſongé à attaquer un uſage affermi par deux ſiècles d’une heureuſe expérience.

Les provinces du Nouveau-Monde étoient accoutumées à regarder comme un droit cette manière de fournir leur contingent en hommes & en argent. Cette prétention eût-elle été douteuſe ou erronée, la prudence n’auroit pas permis, de l’attaquer trop ouvertement. L’art de maintenir l’autorité eſt un art délicat qui demande plus de circonſpection qu’on ne penſe. Ceux qui gouvernent ſont trop

accoutumés