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conçu qu’aucun des membres de la ſociété ne pourroit ſouffrir, ſans quelque dommage pour le corps entier, & il s’occuperoit du bonheur de tous. L’impartiale équité préſideroit à l’obſervation des traités qu’elle dicteroit, à la ſtabilité des loix qu’elle auroit ſimplifiées, à la répartition des impôts qu’elle auroit proportionnée aux charges publiques. Toutes les puiſſances voiſines, intéreſſées à la conſervation de celle-ci, au moindre péril qui la menaceroit, s’armeroient pour ſa défenſe. Mais, au défaut de ſecours étrangers, elle pourroit elle-même oppoſer à l’agreſſeur injuſte la barrière impénétrable d’un peuple riche & nombreux, pour lequel le mot de patrie ne ſeroit pas un vain nom. Et voilà ce qu’on peut appeler le beau idéal en politique.

Ces deux fortes de gouvernement ſont également inconnues dans les annales du monde. Elles ne nous offrent que des ébauches imparfaites, plus ou moins rapprochées de l’atroce ſublimité, plus ou moins éloignées de la beauté touchante de l’un ou de l’autre de ces grands tableaux. Les nations qui ont joué le rôle le plus éclatant ſur le théâtre