Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/139

Cette page n’a pas encore été corrigée

refusèrent la nourriture qui leur étoit offerte & périrent d’inanition. D’autres moururent de chagrin. Ceux qui ſurvécurent à leur déſeſpoir, furent enterrés dans les mines du Mexique.

Ces gouffres inſatiables appelloient de nouvelles victimes. Le perfide Velaſquès alla les chercher encore dans la même contrée. On l’y reconnut. La moitié de ſes infâmes compagnons fut maſſacrée, à leur arrivée. Ceux qui fuyoient la fureur d’un ennemi juſtement implacable, devinrent la proie des tempêtes. Lui-même, il n’échappa aux flots en courroux que pour couler des jours déteſtés dans l’opprobre, dans les remords & dans la misère. Juſtice en fut faite ſur la terre ; que juſtice en ſoit faite aux enfers.

On avoit oublié en Eſpagne cette partie du Nouveau-Monde, lorſqu’un établiſſement qu’y formèrent les François en rappela le ſouvenir. La cour de Madrid jugea qu’il lui convenoit d’éloigner de ſes riches poſſeſſions une nation ſi active ; & elle ordonna la deſtruction de la colonie naiſſante. Ce commandement fut exécuté en